Le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière a envoyé, hier, une note aux directeurs de santé des wilayas, aux directeurs des centres hospitalo-universitaires sur le territoire national, leur demandant de renforcer le dispositif sanitaire à partir du mardi 5 juillet, en prévision de la célébration de la fête de l'Indépendance et de la Jeunesse. Selon cette même note, dont Le Temps d'Algérie a reçu une copie, la direction générale des services de santé et de la réforme hospitalière demande à tous les services sanitaires publics, au niveau des 48 wilayas, de renforcer leur dispositif sanitaire, et ce, par la mise en place des conditions optimales d'une continuité des soins aux malades et d'assurer une garde médicale et paramédicale effective au niveau des établissements de santé relevant de leur autorité. Dans ce même document, les hôpitaux des 48 wilayas sont appelés à assurer la disponibilité des produits pharmaceutiques, fluides médicaux, banques de sang, ambulances et carburant, groupes électrogènes et moyens de communication. Le président du Syndicat national des praticiens de santé publique (SNPSP), Lyès Merabet, interrogé hier par nos soins, a déclaré que «c'est au niveau des services des urgences médicales qu'on constate une pénurie de médecins généralistes durant les jours fériés et l'Aïd spécialement, sinon un médecin la considère comme une journée de travail comme les autres, soit au niveau des hôpitaux comme au niveau des établissements de santé publique». Merabet a affirmé, d'autre part, que «les médecins spécialistes exerçant dans le secteur public assurent presque à 95%, leurs permanences de manière automatique, lors des périodes de fêtes et jours fériés. Tous les CHU disposent du système de gardes obligatoires, ce qui s'applique pratiquement sur tout le territoire national». Pour notre interlocuteur, «le grand manque dans notre pays se pose en termes de nombre de médecins spécialistes qui représentent une problématique». Merabet s'est basé sur la loi n°97 du 2 décembre 1997, fixant les règles de fonctionnement des établissements hospitaliers spécialisés, notamment l'article qui stipule que «le CHU est chargé d'assurer les activités de diagnostic, de soins, d'hospitalisation et des urgences médico-chirurgicales, de prévention, ainsi que de toute activité concourant à la protection et à la promotion de la santé de la population». Cette loi ouvre le même droit à toute la population, car le patient est satisfait quand il est guéri en dépensant moins, même s'il attend plusieurs heures. Pour Merabet, le mécontentement des citoyens se situe là où ils payent de l'argent et ne récoltent en contrepartie presque rien. «La grande rupture se forme au niveau des cliniques privées, où actuellement exercent plus de 60% des praticiens spécialistes de santé. On a constaté que depuis le lancement de plusieurs cliniques spécialisées, il s'est créé une anarchie totale.»