Le rééquilibrage du marché pétrolier se poursuivra en 2017, avec une demande mondiale qui continuera de croître face à une production d'or noir toujours déclinante dans les pays n'appartenant pas à l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), a indiqué hier l'Opep. Les conditions de marché contribueront à éliminer les stocks de pétrole globalement excédentaires en 2017, a relevé l'Organisation dans son rapport mensuel publié à Vienne. Selon l'Opep, qui pompe environ un tiers du pétrole mondial, la demande mondiale d'or noir devrait croître de 1,2 million de barils par jour (mbj) l'an prochain pour atteindre environ 95,3 mbj, après une hausse de même ampleur en 2016, à 94,2 mbj. Les pays hors OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques) se tailleront la part du lion en consommant 1,1 mbj de la hausse attendue, tandis que les pays développés n'utiliseront que 0,1 mbj de plus en 2017. La demande sera en particulier tirée par les carburants, dans un contexte de rebond des ventes de véhicules aux Etats-Unis, en Chine et en Inde, et le secteur pétrochimique. Dans le même temps, la production continuera à décliner dans les pays hors-OPEP : pénalisée par de vastes incendies de forêts au Canada, elle se contractera plus que prévu en 2016, de 0,9 mbj à 56 mbj, et continuera à baisser l'an prochain, bien que plus timidement (-0,1 mbj à 55,9 mbj). En conséquence, la demande auprès de l'Opep devrait atteindre 31,9 mbj en 2016 (soit 14,9 mbj de plus en un an) et 33 mbj l'an prochain, selon le rapport. Hier, les prix du pétrole progressaient en cours d'échanges européens, rebondissant après leurs pertes de la veille grâce à un dollar affaibli et des perturbations de la production au Nigeria et en Irak. Pour stabiliser le marché de l'énergie, le prix du pétrole doit se chiffrer à au moins 50 dollars le baril. Quant au prix actuel des hydrocarbures, il entraînera plutôt la baisse des investissements dans le domaine, a estimé par ailleurs le ministre saoudien de l'Energie, Khaled al-Faleh, dans un entretien à Handelsblatt. En conséquence, le manque de fonds rendra les compagnies pétrolières incapables de satisfaire la demande croissante pour l'essence. Al-Faleh a d'ailleurs nommé d'autres facteurs qui influencent les prix du pétrole. Outre la diminution des investissements, il a pointé l'ambiance instable dans plusieurs pays exportateurs comme le Nigeria. Néanmoins, les cours du pétrole avancent dans la bonne direction, a fait remarquer le ministre. Les pays exportateurs de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) dont l'Arabie saoudite fait partie, ont augmenté l'extraction de pétrole, battant des records depuis l'année 2008. Concrètement, il s'agit de 32,73 millions de baril extraits par jour.