L'Algérie aspire à devenir un pôle d'exportation et de conquête des marchés africains. Très apprécié pour ses positions historiques contre le colonialisme et de droit au développement, Alger ambitionne de renforcer ses liens et de créer des ponts économiques avec les Etats du continent noir. C'est ce qui a été souligné lundi par des membres du gouvernement réunis pour la préparation du sommet Algérie-Afrique prévu avant la fin de l'année à Alger. Le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Ramtane Lamamra, a rappelé à l'occasion que «l'Algérie a été à l'avant-garde de la lutte pour la décolonisation de l'Afrique». Pour le ministre de l'Industrie et des Mines, Abdessalem Bouchouareb, «l'Algérie deviendra un pôle en Afrique». Il citera l'exemple de la firme américaine Massey Fergusson qui a une unité de fabrication de tracteurs agricoles à Constantine. Le ministre a ajouté que des besoins énormes sont exprimés par des pays africains en matière d'électrification. Ce qui donne à l'Algérie, selon lui, une grande potentialité pour concrétiser des projets d'investissement. Dans ce contexte, il a également annoncé la signature la semaine prochaine de trois contrats avec des partenaires étrangers dans le domaine du phosphate dans lequel l'Algérie ambitionne de devenir un grand producteur. «Aujourd'hui, nous sommes très sollicités par les Africains dans plusieurs domaines, en particulier la mécanique», a soutenu Bouchouareb. Le ministre de l'Industrie a fait savoir également qu'à la prochaine loi de finances de 2017, des mesures visant à faciliter l'acte d'exporter seront introduites dans le cadre d'une démarche de soutien globale. Les ministres de l'Industrie et du Commerce ont reconnu que le soutien apporté actuellement à l'exportateur «n'est peut-être pas suffisant» sur le plan financier, d'où l'intérêt de trouver aujourd'hui d'autres mécanismes de soutien. De son côté, le président du FCE, Ali Haddad, a exprimé l'engagement et la volonté de son organisation à assurer la réussite du Forum Algérie-Afrique et surtout contribuer au développement de l'économie algérienne. Il a appelé à cette occasion les entrepreneurs algériens à «faire confiance en eux-mêmes et à faire confiance au gouvernement qui est disposé à les aider et accompagner». La rencontre économique Algérie-Afrique se tiendra du 3 au 5 décembre à Alger, au lieu du 19 au 21 novembre. Le report est lié à des raisons conjoncturelles internes et externes, a expliqué Bouchouareb. «L'organisation de ce forum s'inscrit dans le cadre de la politique de l'Algérie en Afrique, guidée par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, visant à renforcer sa place dans le continent et à contribuer à son intégration, notamment économique», a affirmé Lamamra. «Les pays africains restent attachés à l'Algérie qui dispose d'énormes potentialités pour conquérir ce vaste marché sur le volet commercial mais aussi sur celui de l'investissement», a-t-il souligné. Cette rencontre va réunir, pour la première fois, des hommes d'affaires de plusieurs pays du continent, ce qui leur permettra d'explorer de nouvelles opportunités de partenariat économique, surtout industriel. Le Comité de préparation pour cette rencontre avait été déjà installé. Composé de représentants des ministères des Affaires étrangères, de l'Industrie et du Commerce, il a tenu lundi une réunion de préparation. Il a été décidé de l'élargir à d'autres départements ministériels, directement ou indirectement concernés par la rencontre, ainsi qu'aux deux secteurs public et privé.