Depuis le début du mois de juillet, les plages ont été prises d'assaut par les estivants. Pour le bon déroulement de la saison estivale, les autorités publiques ont promis de mettre le paquet, notamment en matière de sécurité, d'hygiène et de services offerts. L'accès devait être aussi gratuit. Indépendamment des efforts déployés pour améliorer les conditions d'accueil dans les plages, force est de constater que les choses ne se sont pas déroulées comme prévu. A plusieurs reprises, les autorités locales ont dû faire appel à l'intervention de la Gendarmerie nationale pour assurer la sécurité et l'organisation au niveau de ces lieux. Il y a quelques jours, des unités de la gendarmerie sont intervenues à Alger, au niveau des plages d'Aïn Taya, pour mettre de l'ordre et chasser des «squatteurs» qui imposaient leur dictat aux estivants. Ils imposaient des tarifs exorbitants et refusaient aux estivants d'installer leur équipement (tente, chaises ou parasol). Et pourtant, le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales avait instruit les walis de surseoir à toute procédure de concession de plages à des opérateurs privés et à limiter le recours aux jeunes chômeurs pour la gestion des plages et de leurs parkings et aires de stationnement. Il a été ordonné aux communes de procéder à la mise en adjudication de ces espaces avec valeurs locatives référentielles minimales fixées par les services des Domaines. Ces espaces doivent être aussi délimités par la commune de manière visible avec des supports d'orientation adéquats, en affichant la tarification appliquée. Tenant compte des «défaillances et dépassements récurrents» lors de chaque saison estivale, le ministère de l'Intérieur avait accordé aux privés un droit temporaire d'occupation d'un local ou d'une superficie juste nécessaire pour le dépôt des équipements de plage (tables, chaises et parasols…). La gestion des autres prestations telles que les activités commerciales et lucratives, les spectacles payants, la gestion des douches et toilettes publiques ont été également autorisés, mais contre paiement de droits d'exploitation fixés par l'APC. Cette politique d'organisation n'a pas été, malheureusement, respectée, ce qui a donné lieu à une anarchie et à des dépassements divers. Plusieurs jeunes exploitent des espaces pour louer des parasols, des tables et des chaises aux estivants, ne laissant point de place pour apprécier la mer ni autre site naturel. De même, les «parkingueurs» continuent à harceler les estivants en affichant des prix irréels. Les services des APC ont loué des espaces sans respect des instructions de l'administration centrale. Le contrôle ne se fait pas également par les autres structures, ce qui démotive les estivants de se rendre aux plages algériennes, préférant aller à l'étranger, notamment en Tunisie, où tout est parfaitement organisé, sans oublier la tolérance et l'esprit d'ouverture des Tunisiens, considérés comme des professionnels du tourisme. La gestion des plages en Algérie tarde donc à se faire selon les normes requises, malgré la bonne volonté affichée pour rehausser l'image du pays. Les plages dites autorisées à la baignade manquent dans la plupart des cas de vestiaires, de douches et d'agents de sécurité ainsi que de maîtres-nageurs. Le nettoyage ne se fait pas régulièrement.