Le long métrage de Merzak Allouache Madame Courage prendra part à la compétition du 14e Festival du film africain de Cologne (Allemagne) prévu du 15 au 25 septembre prochain, annoncent les organisateurs. Depuis son premier film Les aventures d'un héros (Forum de la Berlinale 1979), Merzak Allouache est régulièrement à l'affiche des grands festivals. Il y a aussi Un amour à Paris (prix de la section Perspectives du Cinéma Français à Cannes en 1987), Bab el Oued City (dévoilé sur la Croisette, Un Certain Regard, en 1994), Harragas (sélectionné aux Venice Days 2009), Le Repenti (apprécié à la Quinzaine des réalisateurs 2012) et Les Terrasses (en compétition l'an dernier à Venise). Pour Madame Courage, le cinéaste a réuni un casting de jeunes inconnus incluant Adlan Djemil et Lamia Bezouaoui. Madame Courage sera donc en compétition pour le Prix du public du meilleur long métrage aux côtés d'une vingtaine d'autres films dont «A peine j'ouvre les yeux» de Leila Bouzid (Tunisie), Sambène de Gadjigo Samba (Sénégal-USA) et Aïcha d'Omar Chandy (Tanzanie). Entre longs métrages de fiction, documentaires, courts métrages et films d'animation, ce sont 83 films représentant 25 pays africains qui prendront part à ce festival. Madame Courage du réalisateur algérien M. Allouache est sorti en 2015. Ce long métrage poignant de 90 minutes traite du quotidien chaotique d'Omar (Adlan Djemil), adolescent instable et solitaire, toxicomane, en proie au banditisme, errant dans les rues de Mostaganem dans un état de dépendance absolue aux psychotropes. Il vit dans un bidonville, un taudis monté avec des tôles, avec une mère qui ne fait que l'insulter et le pousser à la délinquance, pourvu qu'il lui ramène de quoi manger…cette même mère a poussé sa fille, Sabrina, à se prostituer sous la houlette d'un proxénète violent, Mokhtar (Mohamed Takiret) qui finit par la passer à tabac. Avec Madame Courage, Merzak Allouache maintient un œil critique et sans complaisance sur la société algérienne contemporaine. Il brosse le tableau sinistre de la triste réalité vécue par des milliers de jeunes marginalisés, un terrain fertile à la violence, aux délits, aux abus. Sélectionné à la 72e Mostra de Venise en 2015, le film a obtenu la même année plusieurs distinctions dont le prix du jury au 1er Festival du film méditerranéen de Annaba, et celui du meilleur rôle masculin, décerné à Adlan Djemil aux 26e Journées cinématographiques de Carthage. Le festival du film africain de Cologne (Out of Europe-New films from Africa) mettra également à l'honneur les femmes cinéastes d'Afrique, avec la projection de plusieurs de leurs films, à l'instar de la Kenyanne Judy Niny Kibingy, de la Tunisienne Leila Bouzid et la Sud Africaine Belisher Sara. Il est organisé depuis 1992 par la compagnie FilmInitiativ, fondée en 1988 en ex-l'Allemagne de l'Ouest. Considéré parmi les plus importants festivals en Allemagne, il a projeté en deux décennies plus de 500 films d'une quarantaine de pays africains et présenté une centaine de réalisateurs, selon les organisateurs.