Le football zambien est en passe de renaître de ses cendres et de renouer avec son passé glorieux sous la férule de Kalusha Bwalya, légende du football africain dans les années 80-90, président de la Fédération zambienne et membre de la commission du développement technique de la FIFA depuis 2004. Bwalya est le seul rescapé de la brillante sélection des années 90, qui a été victime d'une catastrophe aérienne alors qu'elle se rendait au Sénégal pour un match de qualification pour le Mondial 94 aux USA. Bwalya a réchappé à l'accident, car il n'avait pas voyagé avec la sélection qui était alors à un point du Mondial. «Je veux repositionner le football zambien, le ramener à son vrai niveau. Au milieu des années 1990, la Zambie était la meilleure formation africaine au classement FIFA. Aujourd'hui si vous demandez aux gens de donner les cinq meilleures équipes du continent, ils ne nous citeront pas. Nous voulons travailler main dans la main avec les décisionnaires, que ce soit le gouvernement ou les grandes entreprises. Nous sommes déterminés comme jamais à relancer le football zambien», affirme l'ancien capitaine des Chipolopolo (les Balles de Cuivre), qui veut réussir l'exploit de qualifier la sélection au Mondial 2010 prévu chez les voisins et rivaux sud-africains. Ce sera une première pour la Zambie dont les deux exploits réussis jusque-là sont les finales de la CAN, perdues en 1974 et 1994. Après un bel exploit (1-1) au Caire contre les Pharaons, doubles champions d'Afrique, et une victoire (1-0) aux dépens du Rwanda, les Zambiens veulent épingler ce samedi la sélection algérienne pour prendre les commandes du groupe C et surtout une option pour la qualification au Mondial. L'effet Bwalya «La Coupe du monde 2010, c'est le défi ultime, le rêve de tous les Zambiens. Avec Hervé Renard, nous avons un très bon sélectionneur, le noyau dur des joueurs est ensemble depuis près de quatre ans, certains réussissent bien en Europe comme les frères Katongo (Christopher à Bielefeld, Felix à Rennes) ou Rainford Kalaba au Portugal par exemple. Nous avons les cartes en main pour nous qualifier pour la première fois pour la Coupe du monde. J'ai déjà fait ce chemin en tant que joueur et j'apporterai toute mon expérience pour que nous y parvenions. Je peux vous garantir que nous sommes, à la Fédération, motivés à 200%. Et je suis sûr que les joueurs également !», explique le président de la Fédération zambienne, qui a surpris tout le monde en confiant les destinées de la sélection à un technicien français de 40 ans, Hervé Renard en l'occurrence. C'était en mai 2008 où Renard a quitté le Ghana où il était durant deux ans adjoint de Claude Leroy pour s'installer à Lusaka. «Claude Leroy est mon père dans le football. Ça été un mentor fantastique, il connaît parfaitement le football africain», avoue Renard. Un Renard à la baguette «Pour un jeune entraîneur, une telle opportunité est fantastique. J'ignore pourquoi Bwalya m'a choisi, mais j'ai sauté sur l'occasion. Cela fait maintenant 10 ans que j'entraîne. Mon ambition est d'aller aussi haut que possible dans ce métier», lance l'ancien joueur de l'AS Cannes, nullement effrayé par la présence de deux anciens mondialistes, l'Egypte et l'Algérie, dans la poule de la Zambie. «Avant le tirage au sort, j'avais dit que je voulais avant tout éviter le Cameroun et la Côte d'Ivoire. J'ai eu ce que je voulais. Notre groupe n'est pas facile, mais notre objectif est de nous qualifier pour l'Angola et, qui sait, si nous pratiquons un jeu de qualité, nous pourrons même rêver d'Afrique du Sud !», avance t-il. «Nous avons un groupe solide, qui vit bien ensemble, et en football, rien n'est impossible d'autant que le stade Konkola génère souvent une atmosphère très intimidante pour nos adversaires. D'ailleurs, on a fait le plein dans ce stade», poursuit-il. Les poulains de Saâdane sont avertis.