Décidément, les détracteurs de Nouria Benghebrit ne semblent pas vouloir lâcher prise. Depuis sa nomination à la tête du ministère de l'Education nationale, les scandales à polémique s'enchaînent et plongent plus profondément l'école algérienne dans des débats stériles. Après avoir réussi à sortir des zones de turbulence durant les deux sessions du bac 2016, revoilà encore Benghebrit au cœur d'une nouvelle polémique. Il s'agit de la substitution de la Palestine par Israël sur une carte géographique du nouveau livre de géographie destiné aux élèves de première année moyenne. Relayée sur les réseaux sociaux, la capture de la carte en question a été aussitôt interprétée par certains médias et internautes comme étant une reconnaissance de l'Etat israélien par une ministre à qui on attribue déjà des origines juives depuis sa désignation à la tête du ministère de l'Education. Face à cette énième polémique, le département de Benghebrit réagit et informe de sa décision de retirer «immédiatement» le livre en question des établissements scolaires pour «corriger l'erreur». Les rédacteurs du communiqué affirment que l'erreur ne figurait pas dans l'exemplaire validé par la tutelle. Selon le même document, «le ministère de l'Education nationale a ouvert une enquête pour déterminer les dessous de l'affaire et a demandé à l'Entreprise nationale des arts graphiques Enag Algérie (éditeur du livre Ndlr) la correction de cette erreur». «80% de la population est arabe… !» Par ailleurs, hier, quelques heures seulement après la réaction de Benghebrit par le biais d'un communiqué, une autre capture du même livre sème la discorde sur les réseaux sociaux. Dans l'une de ses pages, une affirmation sur l'origine ethnique du peuple algérien a scandalisé les internautes. En effet, sans citer les fondements scientifiques de ces informations éditées dans ledit livre scolaire, il est indiqué que le groupe ethnique dominant en Algérie sont les «Arabes», qui représenteraient 80% du peuple, quant aux 20% restants de la population, ils seraient, toujours selon le même livre, «un mélange» entre Kabyles, Chaouis, Mozabites et Touaregs. Ces données «parachutées» par les éditeurs du livre en question, semblent vouloir aller très loin dans leur provocation raciale, sachant que cette question d'arabité et d'amazighité avait à maintes reprises plongé la population algérienne dans des conflits sanglants et meurtriers. L'acharnement qui cible Nouria Benghebrit va très loin. Si loin que l'histoire ethnique de l'Algérie conservée depuis des millions d'années est balayée d'un revers de la main dans des livres qui sont censés faire évoluer les mentalités et former des générations. Pire, c'est tout l'avenir d'un pays qui est en danger, puisque là, il ne s'agit plus de «faire tomber Benghebrit», mais ceux qui sont hostiles à la réforme et la modernisation de l'école algérienne veulent briser toute une génération par la «désinformation» et la propagande, au point où même Goebbels ne se reconnaîtrait pas.