Pour avoir anticipé une rencontre avec les partenaires sociaux et la signature d'un "pacte de paix", la ministre de l'Education nationale, Nouria Benghebrit, s'assure d'une rentrée des classes sans perturbations. Plus de 8 millions d'élèves inscrits dans les différents cycles de l'enseignement (primaire, moyen et secondaire) rejoindront dès demain dimanche les bancs de l'école à travers le territoire national, à l'occasion de la rentrée scolaire 2015-2016. Une rentrée scolaire annoncée plutôt apaisée et sereine, au grand dam des islamo-conservateurs qui ont tout fait pour la perturber, à travers la polémique qu'ils ont désiré instruire au sujet des langues d'enseignement dans les premiers paliers du cycle primaire. La ministre de l'Education nationale a réussi, en dépit de tout, à s'offrir une rentrée des classes dédiée à la seule pédagogie, loin des chahuts de jadis. Si la rentrée se présente sous les meilleurs auspices, c'est aussi grâce à Mme Benghebrit qui a fait preuve d'un sens d'anticipation remarquable et, évidemment, aux partenaires sociaux qui se sont interdit les surenchères. D'ailleurs, ces derniers ont positivement accueilli "le pacte de la paix" que la tutelle leur a proposé lors de la réunion qui les a réunis fin août dernier. La ministre de l'Education nationale s'est engagée à "satisfaire les principales revendications" contenues dans les procès-verbaux des réunions avec les syndicats, signés en mars dernier. De leur côté, les syndicats se sont engagés à ne pas perturber la rentrée des classes, voire contribuer à sa réussite. Outre son pacte avec les partenaires sociaux, Mme Benghebrit a, pour réussir la rentrée des classes, articulé sa démarche autour de trois principaux axes : la citoyenneté, l'équité et la qualité. La ministre de l'Education nationale n'a eu de cesse de répéter qu'elle veillera à la mise en œuvre d'une série de mesures pédagogiques. Il s'agira, préconise-t-elle, de concentrer les efforts sur le cycle primaire qui est à la base de l'éducation de l'enfant, en généralisant l'enseignement préscolaire à toutes les wilayas avant 2017. En même temps que cet intérêt accordé au préscolaire, il s'agira aussi de l'élargissement de l'enseignement de la langue amazighe, qui passera de 11 à 20 wilayas. Il est également question de focaliser sur l'enseignement de la langue arabe et des mathématiques. Cela en plus du soin qui sera réservé à l'enseignement des langues étrangères. S'agissant des outils pédagogiques, l'introduction du livre unique est ajournée. Les élèves bénéficieront d'un livre englobant les activités scientifiques et d'un autre pour les activités linguistiques et sociales. Par ailleurs, pour la première fois, un manuel est consacré à l'enseignement informatique au profit des élèves du cycle secondaire, avant d'être généralisé aux autres cycles. Concernant l'encadrement, le ministère procédera à la formation de tous les personnels éducatifs (enseignants, inspecteurs et directeurs). Le cours inaugural, choisi pour cette année, portera sur "la solidarité sous toutes ses formes". En matière d'éducation à la citoyenneté, l'effort sera concentré autour de l'affermissement de l'identité nationale, à travers l'introduction du plus grand nombre possible de textes d'écrivains et auteurs algériens dans les manuels scolaires. Un effort qui sera appuyé par les visites pédagogiques, entre autres, l'intensification des visites des sites historiques, conformément aux conventions signées avec le ministère de la Culture. Par ailleurs, il sera également question de la rationalisation de la gestion du volume horaire scolaire, en assurant 32 semaines d'activités effectives et la promotion des filières mathématiques et mathématiques techniques. Cela ne peut se faire qu'en accordant toute l'importance à la formation des enseignants, inspecteurs et directeurs. Les sessions de formation débuteront la semaine prochaine. Elles seront basées sur l'étude et l'analyse des erreurs de l'élève durant l'année scolaire, notamment aux examens. Ce qui va changer La rentrée scolaire 2015-2016 sera marquée par quelques nouveautés que la ministre de l'Education nationale affirme vouloir introduire. Il s'agit de l'initiation d'une gestion adaptée du temps scolaire, la numérisation du secteur, la mise en place du collège inspectoral et, bien évidemment, de nouvelles méthodes de lutte contre l'échec scolaire. La ministre a informé ses partenaires sociaux sur la mise en place d'un cycle de formation de formateurs et du corps administratif. La mise en place d'une nouvelle méthode d'évaluation concernant le contrôle continu. Concernant la santé scolaire, de nouvelles unités de dépistage et de suivi (UDS) seront réalisées pour une meilleure couverture sanitaire, en moyenne 25 à 30 nouvelles UDS en plus des 1 294 déjà réalisées, soit un taux de 84,76%.