Attendu depuis longtemps, le premier studio de post-production algérien a été inauguré hier matin à Alger par le ministre de la culture, Azzedine Mihoubi, en présence de quelques réalisateurs dont Lotfi Bouchouchi, Bachir Derrais et Belkacem Hadjadj, responsable des lieux. Situé dans la cité Mokhtar-Zerhouni à Mohammadia (est d'Alger), le TaydaFilm est bâti sur deux étages d'un immeuble. On y effectue toutes les opérations de post-production d'un film, c'est-à-dire tout le travail opéré à l'issue du tournage. Dans une visite guidée des lieux, on découvre trois grandes structures, une consacrée au son, une à l'image et une troisième à l'enregistrement, toutes équipées des dernières technologies, avec un matériel de pointe dans un environnement des plus favorables. La station qui s'occupe du son s'étale à travers deux studios. Le premier est destiné aux petits mixages (télévision, documentaire, DVD…). Elle comporte aussi des configurations son calibré 5.1 (une configuration spatiale des enceintes du système 5.1 est d'une importance primordiale car elle conditionne directement la qualité d'écoute et le réalisme des effets sonores) pour faire le pré mixage des longs métrages. Le deuxième studio du son est quant à lui plus vaste. Il est destiné au mixage des longs métrages. «On trouve aussi dans le TaydaFilm une cabine d'enregistrement reliée aux deux structures (cabines du son) où on peut enregistrer des post-synchronisés, doublages…), a expliqué Amine Benbouali, producteur, compositeur et ingénieur du son au TaydaFilm. «Le traitement du son est réalisé minutieusement ;il passe par plusieurs étapes dont le bruitage, le nettoyage, l'étalonnage…», a déclaré par ailleurs Belkacem Hadjadj, avant de poursuivre : «La plupart des producteurs ont déjà des bacs de montage images. Chez nous, on le fait à partir du montage son. Nos studios comportent deux bancs de montage son 5.1. Ils sont équipés avec tout ce qui permet non seulement de corriger les éventuelles bévues engendrées durant le tournage, mais il y a aussi des logiciels ultra performants qui éliminent tous les sons indésirables…», a-t-il indiqué. Pour ce qui est de la troisième structure consacrée à l'image, on y fait de l'étalonnage avec du matériel de pointe et tout ce qui concerne le traitement de l'image en haute qualité. «Notre objectif est que tous ceux qui viennent ici repartent avec leur projet en DCP prêt à être projeté en salle», a fait savoir B. Hadjadj. Formation A cette occasion, le responsable du TaydaFilm a déclaré le lancement dès le mois de novembre prochain d'une formation au profit des techniciens algériens en convention avec une grande école d'audiovisuel et de cinéma parisienne. «Dans un premier temps, on sera obligé de faire appel à des techniciens étrangers car les algériens ne sont pas formés à la post-production. Parallèlement et immédiatement à partir du mois de novembre, on lance une formation au profit des algériens qui travaillent déjà dans le son, afin de les former à devenir progressivement des monteurs son, mixeurs… et ainsi assurer tous les travaux qui se font ici. Et de ce fait, on n'aura plus besoin de faire appel à des techniciens étrangers», a-t-il souligné. Par ailleurs, le ministre de la culture, Azzedine Mihoubi, a félicité le courage et l'ambition de Belkacem Hadjadj dans cette initiative d'investir pour le cinéma algérien. «Depuis longtemps, le cinéma algérien termine la production de ses films à l'étranger car nous n'avons pas de studio de post-production dans notre pays. De plus, ces opérations requièrent d'énormes sommes d'argent», a déclaré le ministre. Il dira aussi que les intérêts enregistrés via ces investissements dans le cinéma reviennent aux producteurs locaux. «Ce studio pourrait répondre à l'énorme vide de la post-production que subissent les réalisateurs algériens. Une initiative louable dans le vaste chantier du cinéma algérien…»