La Fédération algérienne de football (FAF) a élaboré un nouveau règlement pour les championnats professionnels de Ligue 1 et Ligue 2 Mobilis. En vigueur depuis le 1er août dernier, ce règlement interdit aux présidents de ces clubs de payer les joueurs en espèces et les oblige à faire des virements bancaire ou postal chaque mois. La «chkara», c'est fini. «Les salaires doivent être versés par les clubs aux joueurs mensuellement par virement bancaire ou postal. Le paiement en espèces est strictement interdit», stipule en effet l'article 25 de ce règlement rendu public et publié sur le site officiel de la Ligue de Football Professionnel (LFP). Sur le plan financier, les clubs sont également tenus de se soumettre à tout contrôle de la LFP et de la FAF. S'agissant toujours des joueurs professionnels, ce règlement permet à ceux d'entre eux qui sont peu utilisés par leurs clubs de demander la résiliation de leurs contrats. «Un joueur professionnel ayant pris part à moins de 10% des matchs officiels joués par son club au cours d'une saison peut rompre son contrat prématurément sans encourir de sanctions sportives (juste cause sportive). Lors de l'évaluation de tels cas, il convient de tenir compte de la situation du joueur. L'existence d'une juste cause sportive sera établie au cas par cas. Dans ce cas, aucune sanction sportive ne sera prise, mais des indemnités pourraient être demandées. Un professionnel ne peut rompre son contrat sur la base d'une juste cause sportive que dans les 15 jours suivant le dernier match officiel de la saison du club auprès duquel il est enregistré», a-t-on précisé dans l'article 21 (alinéa 3) de ce règlement qui permet, d'un autre côté, aux clubs d'entamer les négociations avec tout joueur six mois avant l'expiration de son contrat, à condition d'informer le club employeur de ce joueur. Les joueurs peu utilisés peuvent résilier leurs contrats «Un club désirant signer un contrat avec un joueur professionnel est tenu d'en informer le club actuel du joueur par écrit avant d'entamer toute négociation avec le joueur. Un joueur professionnel n'est libre de conclure un contrat avec un autre club que si son contrat avec son club actuel a expiré ou expirera dans les six mois. Toute infraction à cette disposition est soumise aux sanctions appropriées», a-t-on expliqué dans l'article 23 (alinéa 1). «Si un joueur professionnel signe plus d'un contrat avec des clubs différents, seul le contrat enregistré en premier est homologué», a-t-on souligné dans l'alinéa 2 de ce même article. Quant à l'article 51, il autorise les clubs à procéder à un transfert exceptionnel à tout moment sur le plan local d'un joueur senior dans le cas de décès d'un joueur professionnel sous contrat, de blessure d'un des trois gardiens de but (dans cette hypothèse le club ne peut recruter qu'un gardien) et de blessure grave d'un joueur sous contrat lors d'une sélection en équipe nationale, si cette blessure entraîne pour le joueur une incapacité d'une durée égale ou supérieure à trois mois, après que les blessures soient constatées et appréciées par le médecin fédéral. Assurance obligatoire... L'article 33 de ce nouveau règlement oblige les clubs à «souscrire une police d'assurance de responsabilité civile pour l'ensemble des ses membres (dirigeants, encadreurs techniques et médicaux, ainsi que les joueurs), à souscrire une police d'assurance contre tout accident pouvant survenir dans le cadre de la pratique de leur activité au sein du club et déclarer à l'organisme de sécurité sociale (CNAS) tous les membres, les joueurs et staffs technique, administratif et médical percevant des salaires et/ou indemnités au titre de leur activité au sein du club. Même les stades dans lesquels se déroulent les compétitions doivent être obligatoirement assurés pour les risques que peuvent encourir les utilisateurs, les spectateurs ou les dirigeants». L'article 33 oblige aussi le club amateur à «souscrire un contrat d'assurance couvrant sa responsabilité civile vis-à-vis des tiers et une assurance accident pour les dirigeants, staff technique et joueurs dans ou à l'occasion de l'exercice de leurs fonction au sein du club durant toute la saison sportive». Il prévoit également un capital décès ou une indemnité «en cas d'incapacité permanente qui ne sauraient être inférieurs à un million (1 000 000 DA) de dinars» et une «indemnité journalière en cas d'accident doit être au minimum de mille cinq cents (1500 DA) dinars». Les entraîneurs doivent animer des conférences de presse Le nouveau règlement des championnats professionnels oblige les entraîneurs des clubs à prendre part aux conférences de presse d'après- match. «L'entraîneur a pour obligation de participer à la conférence de presse de fin de match. Ses déclarations ne peuvent être axées que sur le volet technique lié directement à la rencontre. Le non-respect de cette disposition est sanctionné conformément aux dispositions prévues par le code disciplinaire en vigueur», stipule l'article 32 (alinéa 4). S'agissant toujours de l'organisation des matches, ce règlement (article 26) oblige le club organisateur à réserver aux supporters du club visiteur un minimum de dix pour cent (10%) des places de la capacité du stade dont la tribune destinée aux supporters du club visiteur doit être sécurisés, facile d'accès et séparée du public du club recevant. Concernant la participation aux compétitions internationales, la désignation des clubs à ces compétitions est du seul ressort de la FAF, selon l'article 28 (alinéa 4) de ce règlement. Des stades de 8000 places au minimum... Concernant la domiciliation des matches, les clubs de Ligue 1 doivent être domiciliés dans des stades d'une capacité de 8000 places au minimum et ceux de la Ligue 2 dans des stades de 5000 places au minimum. Ces enceintes sportives doivent disposer d'un terrain de jeux avec une pelouse en gazon naturel ou artificiel en bon état, de quatre vestiaires au moins pour les joueurs, de deux vestiaires d'arbitres, d'une salle de contrôle anti-dopage équipée d'un réfrigérateur, d'une salle de presse et d'une tribune séparée ou isolée réservée aux supporters de l'équipe visiteuse, d'une tribune officielle et d'une tribune de presse. Les stades de domiciliation des clubs de Ligue 1 doivent obligatoirement disposer d'une installation d'éclairage réglementaire à 1200 Lux (Normes FIFA) avec une source d'approvisionnement de substitution (groupe électrogène) permettant le bon déroulement des matchs en nocturne. Ils doivent aussi disposer de toutes les installations nécessaires à la retransmission télévisée des matchs, comprenant notamment une aire de stationnement pour les véhicules de la télévision. Le club relégué perdra son statut professionnel «Si ces conditions ne sont pas remplies, le club doit communiquer à la LFP sa nouvelle domiciliation sur un stade remplissant les conditions exigées et dûment homologué sur le territoire de la même wilaya», a-t-on expliqué dans l'article 57 de ce règlement. Le club professionnel qui rétrograde en Division Nationale Amateur (DNA) va perdre automatiquement son statut professionnel. «Tout club professionnel qui rétrograde en Division Nationale Amateur (DNA) perd automatiquement son statut de club professionnel», stipule l'article 82 (alinéa 2). Ce même article permet dans son alinéa 1 à tout club professionnel de ligue 1 (L1) qui rétrograde en division inférieure (L2) de modifier son statut professionnel pour devenir un club sportif amateur, et tout club amateur de ligue 2 (L2) qui accède en ligue 1 (L1) doit modifier son statut de club amateur et acquérir le statut de club professionnel. «A défaut, il ne peut bénéficier de l'accession», a-t-on souligné dans l'alinéa 3. Il est à rappeler que la FAF avait déjà établi un règlement intérieur pour les clubs professionnels dans le but d'améliorer leur organisation et leur gestion.