Contrairement à l'optimisme affiché par le gouvernement pour les exportations hors hydrocarbures, le président de l'Anexal a dressé plutôt un état des lieux catastrophique à ce sujet. S'appuyant sur les chiffres publiés par les douanes algériennes sur le commerce extérieur, durant les 8 mois de l'année en cours, Ali Bey Naceri a estimé que «la problématique des exportations hors hydrocarbures reste encore à aborder». Les chiffres sont plus que catastrophiques. La baisse des prix du pétrole a lourdement affecté l'Algérie avec un piètre bilan de 17 milliards de dollars d'exportations contre une facture d'importation de l'ordre de 31 milliards usd, engendrant un déficit de 14 milliards usd. Invité hier par la Chaîne III, le président de l'Association nationale des exportateurs algériens a relevé, en effet, que les mesures prises pour encourager les opérateurs économiques restent encore «insuffisantes» et tardent à «se traduire sur le terrain». Ali Bey Naceri s'interroge également sur le rôle de l'Etat. «Va-t-il continuer, encore longtemps, à être un acteur de l'économie où devrait-il s'attacher à son seul rôle de régulateur ?». Pour lui, l'Etat s'est «exonérée d'un diagnostic, qui l'aurait amené à se positionner par rapport à la concurrence mondiale». Et d'ajouter : «Le fait que l'Algérie soit toujours importatrice des produits manufacturiers, ceci l'empêche d'être compétitive sur les marchés étrangers.» Il est hors de question, estime-t-il, d'opérer des réductions des importations actuellement, car les deux tiers sont destinées à satisfaire les outils de production et le reste à combler le déficit en matière de produits alimentaires. Tout en faisant état d'une baisse des importations de 7 à 8 milliards de dollars, le président de l'Anexal dira que, contrairement aux assurances de Abdelmalek Sellal, la relance des exportations en 2017 est loin de répondre aux objectifs souhaités. Selon «l'invité de la rédaction», l'Algérie compte 700 entreprises exportatrices avec des produits à forte valeur ajoutée, tels la câblerie électrique et les équipements électroménagers. Mais il existe d'autres secteurs potentiellement exportateurs. Parmi eux, il cite la pétrochimie qui permettrait, selon lui, de réaliser des exportations de l'ordre de 3 milliards de dollars/an d'ici deux ou trois ans. Par ailleurs, le président n'a pas hésité à critiquer la loi de finances complémentaire de 2009 qui a, d'après lui, provoqué d'énormes dégâts au commerce extérieur. «En 2009, nous en étions à 39 milliards de dollars d'importations alors que nous programmions de les faire chuter de 5%. Le résultat a été que les importations ont grimpé à 58 milliards de dollars, en 2014», signale-t-il. Les taxes et les restrictions imposées par le gouvernement ont donné lieu, entre autres, à l'augmentation des prix des produits importés. La facture d'importation reste une véritable préoccupation, surtout dans le contexte actuel de baisse conséquente des recettes pétrolières.