Grand artisan de la qualification historique du MO Béjaïa en finale de la Coupe de la confédération de la CAF, Nasser Sandjak a suscité hier l'intérêt de la presse française, notamment le Parisien. D'ailleurs, le premier quotidien national payant d'information générale en France a contacté l'ancien coach de Noisy-le-Sec pour évoquer avec lui la formidable expérience qu'il est en train de vivre actuellement avec les Crabes : «C'est notre première participation, on est le Petit Poucet et on sort chez lui le club soutenu par le roi du Maroc. C'est ça qui fait la beauté du football», s'enorgueillit l'entraîneur bougiote qui fête aujourd'hui ses 56 ans. Déjà vainqueur du trophée avec la JS Kabylie en 2001, l'ancien sélectionneur national veut aller jusqu'au bout du rêve en écartant le dernier adversaire qui se dresse sur son chemin, a savoir le TP Mazembé d'Hubert Velud. «Pour que l'histoire soit plus belle, il nous reste à gagner cette finale», a-t-il déclaré. Issu d'une famille de footballeurs, Nasser Sandjak a relaté comment il a vécu son aventure africaine au point de perdre plusieurs kilos. «J'ai vécu des trucs de fou. Mais je suis blindé. Mon expérience de Noisy m'aide. En phase de poules, on est allé en Tanzanie, au Ghana. Des voyages de vingt-huit heures avec des escales de douze heures où on dormait par terre dans les aéroports. Mais je vis une magnifique aventure. J'ai besoin de ça, la passion inhérente à l'Afrique et les difficultés qui en découlent. Même si c'est compliqué au quotidien, je m'y retrouve. C'est pour vivre de tels moments que j'ai décidé de revenir en Algérie». Mais il a tout de même reconnu avoir été sur le point de démissionner de son poste d'entraîneur quelques jours après son arrivée dans ce club qui traversait à l'époque une crise aiguë : «Il y avait une guerre monstrueuse en interne, explique-t-il. Beaucoup voulaient la peau du nouveau président. En raison de problèmes financiers, on a perdu de nombreux joueurs. Un jour, je me suis retrouvé avec un seul remplaçant sur la feuille de match. Mais grâce aux résultats, le public nous a suivis. Bejaïa, c'est un club populaire avec 30 000 supporteurs. Le groupe a aussi adhéré. Les difficultés nous ont soudés. Mon équipe me fait penser au Saint-Etienne des années 1970». Enfin, bien qu'il soit adulé à Yemma Gouraya après cet exploit inédit dans l'histoire du MOB, Sandjak sait qu'il sera toujours tributaire des résultats des Crabes : «Quand tu vois d'où on revient, c'est extraordinaire. J'ai un super staff, un groupe uni. Depuis dimanche, tout le monde me félicite. Mais je sais bien qu'ici tout est éphémère. Un jour, tu es le roi, le lendemain, un moins que rien...».