Une centaine d'anciens enseignants vacataires dont le contrat de travail n'a pas été renouvelé ont investi, dans la matinée d'hier, la direction de l'éducation, exigeant la reconduction de leur contrat au titre de l'année 2016-2017. Organisés autour d'une ‘'Coordination des enseignants contractuels mis au chômage'', ces anciens professeurs s'appuient sur les déclarations du premier ministre qui, en réponse au large mouvement de protestation conduit en avril passé par cette corporation, «s'était engagé publiquement à reconduire automatiquement les contrats des enseignants qui n'ont pas été reçus au concours de recrutement», lit-on dans la déclaration de cette coordination dont Le Temps d'Algérie a obtenu une copie. Par ailleurs, cette nouvelle organisation de contractuels estime que l'état de vacance d'emplois en matière d'enseignants accuse un énorme déficit, et ce, un mois après la rentrée scolaire. «De nombreuses écoles, collèges et lycées à travers la wilaya souffrent, en effet, d'un manque cruel d'enseignants. Nous ne comprenons pas dès lors pourquoi ne supplée-t-on pas à cette vacance par le recours aux anciens professeurs, d'autant que certains parmi nous cumulent dix ans d'expérience», déplore Amar Saadi, délégué de la coordination de la wilaya de Béjaïa. Notre interlocuteur s'interroge également sur le silence du département de Nouria Benghebrit concernant le cas de ces nombreux enseignants reçus au concours mais qui n'ont pas rejoint encore leur établissement d'affectation, pour cause d'éloignement. Joint par téléphone, Nabil Ferguenis, coordinateur régional du Snapap, abonde dans le même sens et soutient que le secteur a besoin plus que jamais du service de ces contractuels, d'autant que «le déficit en enseignants tous paliers confondus s'élève pour l'année scolaire 2016-2017 à 30 000 postes», révèle le syndicaliste au Temps d'Algérie. Et d'ajouter que cette frange d'enseignants mérite beaucoup d'égards en raison des services rendus à l'enseignement. «C'est à eux qu'on a fait appel pour suppléer au manque d'enseignants dans les endroits les plus reculés du pays», souligne Nabil Ferguenis. Notons enfin que des délégués représentant ces anciens contractuels ont été reçus par le directeur de l'éducation, Mourad Bouziane, auquel ils ont remis une correspondance à travers laquelle ils sollicitent le ministère de l'Education nationale de se «pencher sur leur cas conformément aux promesses faites par le premier ministre».