La récolte prévisionnelle de maïs sous pivot attendue pour la campagne automnale 2016 dans la wilaya de Ghardaïa devrait enregistrer une nettebaisse, selon M. Ali Bendjoudi, directeur de wilaya des services agricoles (DSA). Cette diminution sensible de la récolte, comparativement à l'année précédente et devant débuter au courant du mois d'octobre prochain, est le résultat d'une diminution des plantations, passant de 2500 hectares en 2015 à 900 hectare en 2016, a expliqué M. Bendjoudi. En 2015, la production de maïs d'ensilage a atteint un million de quintaux et 8000 quintaux de maïs en grain, dont seul 6800 quintaux ont été enlevés par l'Office national d'aliment de bétail (Onab), a-t-il signalé. La quantité de maïs ensilé et enrubanné a connu l'année dernière une mévente chez les producteurs de cette culture circonscrite principalement dans les localités de Hassi-Lefhal, Hassi El-Gara et El-Menea, au sud de la wilaya, riches en ressources hydriques, ce qui a dissuadé les céréaliers de la région de planter le maïs en dérobé durant la période estivale, a précisé le DSA. Cette réticence des agriculteurs à planter le maïs est encouragée par l'absence cette année d'un contrat d'enlèvement de la production de maïs en grain par l'Onab, a-t-il ajouté, soulignant que seuls 900 hectares ont été emblavés pour la production de maïs ensilage cultivé en dérobé après la campagne de moissons destinée principalement à satisfaire en premier lieu la demande croissante en fourrage pour le cheptel laitier de la wilaya, estimé à près de 4000 bovins. La problématique de la commercialisation de la production agricole et autres aliments pour le bétail revient à la surface à l'approche de chaque période de récolte, notamment dans les régions du sud qui enregistrent un manque en lieux de stockage et moyens de transport, a indiqué de son côté Hadj Kada, un agriculteur éleveur. «Nous trouvons des difficultés pour acheminer à partir des périmètres agricoles la production et la commercialiser pour le consommateur», a-t-il souligné, ajoutant que la commercialisation de la production constitue un défi pour les agriculteurs de la wilaya. La première expérience pilote de culture de maïs dans la région a été effectuée sur une surface agricole de 100 hectares en 2011, avant d'être étendue dans le cadre de la nouvelle politique agricole destinée à réduire les importations et élargir la gamme de production de céréales. Considéré comme principal intrant dans la fabrication d'aliments du bétail et de volaille, les besoins de l'Algérie en ce produit sont dépendants exclusivement du marché international dont les cours ne cessent fortement d'augmenter et se répercutent sur les prix des productions animales (viandes, lait, œufs), indique-t-on. Dans cette perspective, de nombreux spécialistes préconisent l'utilisation des eaux épurées des stations de lagunage du chef-lieu de wilaya, d'El-Menea, Berriane et Guerrara pour l'irrigation de cette culture de maïs destinée uniquement à l'alimentation du bétail et de volaille.