La wilaya d'Alger a durci le ton en barrant la route aux tricheurs. Un constat qui s'est avéré, hier, lors du lancement de la quatrième phase de la 21e opération de relogement concernant 3000 familles issues essentiellement des grands bidonvilles restants de la périphérie ainsi que des petits sites situés dans les communes proches du Centre de la capitale. Contrairement aux précédentes, cette phase s'est distinguée par des débordements au niveau du site Si Lakhdar à Birtouta où les contestataires ont donné du fil à retordre aux forces de l'ordre, déployées pourtant en nombre suffisant. Ils sont venus de la Ferme Grégory, dans la commune de Kouba, porter devant le wali d'Alger, Abdelkader Zoukh, leurs doléances exprimées plutôt de manière forte. Hommes, femmes, jeunes et vieux attendaient depuis le matin l'arrivée du premier responsable de l'Exécutif qui, comme à ses habitudes, n'a pas manqué d'affronter la foule déchaînée, calmant les esprits et rassurant que tous les recours sont soumis à une étude minutieuse de la part de la commission ad-hoc, à l'issue de laquelle justice sera rendue pour chaque cas jugé digne. On l'aura compris, le resserrement de l'étau dans la distribution des logements a été rendu nécessaire à cause du nombre de tricheurs débusqués par le fichier national. «Le logement doit aller à celui qui le mérite, les cas de mauvaise foi et de fausses déclarations seront automatiquement recalés. Ceci étant, les recours présentés sont étudiés conformément à la procédure réglementaire. Nous sommes redevables devant Dieu et devant le peuple», dira à ce propos le wali lors de la conférence de presse animée en marge de la visite du site d'accueil 1194 Logements à Si Lakhdar, dans la commune de Birtouta. Il rappellera à ce sujet que le nombre de recours enregistré par les services de la wilaya a atteint 13 000, «un chiffre ne reflétant pas toutefois la réalité car il se trouve souvent qu'un même cas est comptabilisé plus d'une fois. Tous les recours sont enregistrés et ce n'est que lors du contrôle qu'on peut s'en apercevoir. Sur le chiffre avancé 793 recours sont acceptés. Ce qu'il faut savoir, c'est que les fonctionnaires de la wilaya affectés à ce volet sont en train de travailler sans relâche et, surtout, avec abnégation, je tiens à leur exprimer toute ma reconnaissance pour leurs efforts». Au volet fichier national, 2776 postulants ont été soumis au contrôle, 312 ont fait l'objet d'un résultat positif, 181 étaient postulants à l'AADL, 84 possèdent un logement, 39 ont bénéficié d'une aide, 6 postulants possèdent un permis de construire et 2 étaient postulants à l'ENPI. Après une petite pause-déjeuner, le wali a eu droit à un deuxième bain de foule ponctué par les youyous des familles relogées et les cris de colère des exclus. Au passage, quelques citoyens ont eu le privilège de transmettre de main en main leurs doléances au wali, non sans l'intervention musclée des services de sécurité. Il faut dire que Abdelkader Zoukh a beaucoup d'estime auprès de la population. Points noirs A noter que le relogement des 3000 familles concernées par cette phase sera étalé sur trois semaines, à raison de 1000 familles par semaine. Il est attendu la programmation de la 22e opération, prévue avant la fin de l'année en cours. Les familles bénéficiaires sont issues des bidonvilles d'El Hofra, à Oued Smar, Oued El Hamiz, à Bordj El Kiffan, Coco Plage, à Bordj El Bahri, considérés comme des points noirs importants de la périphérie d'Alger. D'autres familles ont bénéficié de cette opération, il s'agit du site de bidonville la «Caserne Commune», Omar Ouahib et Plateau, dans la commune de Bologhine, du bidonville Chemin Makley à Ben Aknoun, «la Ferme Pilote» à Bab Ezzouar, les bidonvilles El Oued et Boukhari, à Bordj El Bahri, Cervantès, à Belouizdad, «CFT» à Chéraga. Cette opération comprend également le relogement de 82 familles du centre de transit Dijon, à Bab El Oued, effectué en juillet dernier, de 21 familles du site Merkadel à Kouba et de 3 familles qui bloquaient le projet d'aménagement du siège du service biométrique à l'APC de Oued Smar. Elle a permis de récupérer plus de 17 ha de foncier qui seront exploités pour la création de lieux de détente.