Le secrétaire général du Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation (Satef), Boualem Amoura, a annoncé qu'au 31 août, 30 000 demandes de départ à la retraite ont été déposées par les travailleurs de l'éducation nationale, dont 20 796 sont celles d'enseignants, et ce, à l'échelle nationale. Ainsi, plus de 40 000 départs à la retraite sont prévus d'ici la fin du mois en cours, indique Amoura, tout en affirmant que ce nombre pourra atteindre les 70 000 d'ici à la fin de l'année 2016. D'après lui, ces départs massifs sont dus essentiellement à la décision du gouvernement portant suppression de la retraite anticipée sans condition d'âge. Pour cela, le Satef s'indigne devant une telle décision qui, d'après lui, a engendré d'ores et déjà «une saignée» dans l'encadrement du secteur de l'éducation. S'exprimant lors d'un point de presse, tenu hier au niveau du bureau local du Satef de la wilaya de Tizi Ouzou, Boualem Amoura a affirmé que cette suppression de la retraite anticipée a incité, plus particulièrement, les enseignants et les travailleurs de ce secteur, en général, à demander leur départ à la retraite. «Cette décision a engendré un déficit dans l'encadrement. Nous allons perdre le personnel qualifié qui veille sur la qualité de l'enseignement. Certes, nous ne remettons pas en cause les compétences des enseignants nouvellement recrutés, mais il faut avouer que le secteur perdra beaucoup, d'autant plus que nous ne nous sommes pas encore préparés à cette saignée des compétences», a-t-il mis en garde. A cet effet, il a appelé le gouvernement à faire marche arrière et de convier les partenaires sociaux pour annuler cette suppression de la retraite anticipée sans conditions d'âge. Il ajoutera, ensuite : «Un mouvement de protestation a été initié par l'Alliance des syndicats autonomes qui aura lieu les 17 et 18 du mois en cours afin d'exprimer notre refus catégorique à cette suppression.» Par ailleurs, le même conférencier a remis en cause les conditions dans lesquelles s'est déroulée la rentrée des classes au niveau national. «Cette rentrée ne se distingue pas des précédentes, mais bien au contraire, nous avons constaté plusieurs incohérences et insuffisances qui rongent le secteur.» Parmi ces lacunes, il a cité le retard cumulé dans la réalisation des infrastructures scolaires. «Comment peut-on expliquer que les délais de réalisation des directions sont respectés et non pas ceux des écoles ?», s'est-il interrogé. Pour étayer ses propos, il a indiqué que sur les 138 lycées prévus d'être mis en service, seulement 49 ont vu le jour. Quant aux CEM, il précisera que sur 107 prévus, seulement 38 ont été réceptionnés au niveau national. Et sur les 1163 classes du cycle primaire prévues, il y a eu 355. «En plus du déficit en matière d'encadrement, il y a le manque de structures scolaires qui refait surface», a-t-il regretté. En outre, le SG du Satef a donné un aperçu sur l'état des lieux du secteur de l'éducation nationale au niveau de la wilaya de Tizi-Ouzou. A ce sujet, il a félicité la famille éducative, les élèves et leurs parents qui veillent rigoureusement sur les résultats scolaires de leurs enfants. «Je dirai que la wilaya a maintenu sa première place au podium dans les examens de fin d'année grâce aux efforts de la famille éducative et des parents d'élèves et non pas aux efforts des responsables de l'éducation nationale», a-t-il dit, avant de conclure : «Nous avons sollicité officiellement la ministre de l'Education nationale, Mme Benghebrit, pour procéder à l'installation d'une commission d'enquête mixte sur la gestion de l'éducation au niveau de la capitale du Djurdjura.»