L'année scolaire 2016-2017 sera marquée par le retour de la protestation. Selon le coordinateur national des adjoints d'éducation, Mohamed Ouadah, le problème du secteur est toujours lié à la mauvaise gestion. «Le manque d'enseignants constituera le principal écueil de cette rentrée scolaire. Les autorités n'ont pas pris en considération le nombre de départs à la retraite. Des milliers d'enseignants ont déposé leurs dossiers avant la décision finale du gouvernement concernant l'annulation de la retraite anticipée». Notre interlocuteur a ajouté que le vrai problème dans le secteur, c'est que l'Etat n'a pas investi dans les ressources humaines. «Le manque de postes d'enseignants concerne en majorité les matières essentielles comme les mathématiques, la langue française et l'anglais. Ce qui n'exclut pas le retour des protestations au cours de cette année scolaire», affirme M. Ouadah. De son côté, le secrétaire général du Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation (Satef), Boualem Amoura, a indiqué qu'il y a un manque d'encadrement (près de 30 000 postes), sans compter les vacataires. «Environ 20 800 enseignants et 9788 administratifs sont partis en retraite ; ce manque sera comblé par les listes d'attente». Notre interlocuteur a ajouté que les directions de l'éducation à travers les wilayas ont commencé à convoquer, dès vendredi dernier, les enseignants de la liste d'attente du concours du mois d'avril 2016. Pour sa part, le secrétaire général du Conseil des lycées d'Algérie (CLA), Idir Achour, a indiqué que la rentrée scolaire connaîtra les mêmes problèmes que les années précédentes. Il citera la surcharge des classes, les conditions de travail difficiles et le manque d'encadrement. Notre interlocuteur a affirmé que la rentrée se déroulera sous pression, avec un manque de 60 000 enseignants, 10 000 adjoints d'éducation, 1000 censeurs, 1500 proviseurs et directeurs d'établissements scolaires. Amoura a ajouté que le secteur n'a pas encore réceptionné les 500 infrastructures scolaires prévues pour cette rentrée à cause des retards dans la réalisation. En outre, les économes menacent de faire des protestations, selon un communiqué relatif à la réunion de la commission nationale des intendants ; ils dénoncent les abus contre les travailleurs du secteur, ainsi que le désengagement du ministère concernant les promesses de la ministre de l'éducation nationale, Nouria Benghebrit. Dans le même communiqué, les économes montent au créneau et insistent sur la valorisation et la promotion selon l'expérience.