11h, le soleil est à son zénith. Le camp de réfugiés sahraouis de Dakhla vit au rythme des festivités de la 13e édition du Fisahara, dont le coup d'envoi a été donné hier. Face à la population sahraouie et aux délégations étrangères, Brahim Ghali, secrétaire général du Front Polisario et président de la Rasd, s'est montré déterminé à guider son peuple vers l'autodétermination. D'un ton solennel et sévère, Ghali accuse la France d'être le mentor du colonisateur marocain. «L'Etat marocain jouit encore de la protection de la France au sein du Conseil de sécurité le poussant à commettre plus de crimes au Sahara occidental.» Les crimes, le président sahraoui les a rappelés, y compris l'utilisation d'armes interdites au niveau international comme le napalm, le phosphore blanc et des bombes à fragmentation. En plus de construire un mur de la mort qui sépare le territoire du Sahara occidental de son peuple. «Les Sahraouis se font massacrer, brûler, ils mitrailler à partir d'hélicoptères», se révolte-t-il. Le Président n'a pas hésité à rappeler les tonnes de drogue que le Maroc ne cesse d'exporter vers le monde et vers l'Algérie. «Le colonisateur n'a pas cessé d'encourager et financer les gangs du crime organisé et les groupes terroristes», dénonce-t-il encore. Le SG du Front Polisario lance haut et fort que le monde entier sait que les Sahraouis sont partisans de la paix, de la compréhension et de la coexistence. «Il faut permettre au peuple sahraoui d'exercer son droit inaliénable à l'autodétermination et à l'indépendance, à vivre avec les gens de la région, la Libye, la Tunisie, l'Algérie, le Maroc et la Mauritanie, dans le respect mutuel, la coopération et de bon voisinage», dit-il sous les applaudissements des présents. Dans son discours, le président Ghali a salué la position de l'Algérie en faveur du peuple sahraoui. Il lance devant les invités que «l'Algérie a montré une vraie solidarité avec nous, elle a pour habitude, d'ailleurs, de défendre les classes opprimées, d'être debout et juste à côté de la légitimité internationale. L'Etat algérien a placé sous sa protection des dizaines de milliers de réfugiés sahraouis, fuyant l'oppression des forces royales marocaines». Il a également salué une délégation de l'Afrique du Sud, le pays de Nelson Mandela, dit-il, qui est un symbole de la lutte pour la paix, la liberté et la dignité humaine, «l'Afrique du sud se cramponnait à la décolonisation de la dernière colonie en Afrique», a ajouté Brahim Ghali. Quant à l'événement cinématographique, le cycle de projection a été au rendez-vous, en début de soirée d'hier avec la présentation des 53 films tous traitant de la question sahraouie. Outre ces représentions, un grand hommage a été rendu au défunt président Mohamed Abdelaziz qui a sacrifié toute sa vie pour l'indépendance de son pays. Des conférences, des ateliers, expositions, ainsi que des soirées artistiques animées par de grands noms de la chanson internationale, selon les organisateurs, tel que le célèbre groupe de musique rock espagnol Vetusta Morla qui animera le concert de clôture de cette nouvelle édition du Fisahara, seront aussi au menu. Parallèlement à ce rendez-vous international, le Sahara occidental s'apprête aussi à célébrer la Journée nationale de la culture et de la Kheima à travers l'organisation de plusieurs activités artistiques et poétiques.