Le cessez-le-feu entre le font Polisario et le Maroc s'est fragilisé davantage. C'est du moins ce qui transparaît des dernières déclarations du président sahraoui, Mohamed Abdelaziz. Selon ce dernier, le gouvernement marocain a violé les accords militaires signés en 1991 avec le Front Polisario dans le cadre du plan de paix onusien devant aboutir à l'organisation d'un référendum d'autodétermination. Dans une lettre adressée au SG de l'ONU, M. Ban Ki-moon, rapportée par l'agence de presse sahraouie SPS et reprise par l'agence algérienne APS, le président sahraoui a indiqué que «le gouvernement marocain viole de façon flagrante et continue les clauses des accords militaires signés sous la supervision de l'ONU avec le Front Polisario dans le cadre du cessez-le-feu entre les armées sahraouie et marocaine». Le président sahraoui, également SG du Front Polisario, a dénoncé la poursuite par le Maroc des manœuvres militaires au Sahara occidental et la consolidation «ininterrompue» des structures du mur de l'armée marocaine, qui partage le Sahara occidental et son peuple sur une longueur de plus de 2 000 km. Le président sahraoui a qualifié de «crime contre l'humanité» ce mur «pourvu de tous les moyens de destruction et de dévastation, y compris des millions de mines anti-personnel qui causent la mort quotidienne de civils innocents». Pour Mohamed Abdelaziz, le Maroc est «une force d'occupation qui n'a aucune souveraineté sur le Sahara occidental et, partant, ce territoire ne peut être dissout dans le territoire national marocain», affirmant que «l'état de tension et d'instabilité dans la région sont, avant tout, le fruit de l'occupation militaire illégale par le Maroc du Sahara occidental depuis le 31 octobre 1975». Par ailleurs, le chef de l'Etat sahraoui a appelé le SG de l'ONU à intervenir pour protéger les Sahraouis dans les territoires sous occupation marocaine, «soumis à toutes formes de violations des droits humains». «Les graves violations des droits humains commises par l'Etat marocain durant plus de trois décennies sont aujourd'hui une réalité incontestable qui requiert une intervention internationale urgente», a-t-il dit, précisant que ces violations ont été enregistrées et condamnées par des organisations internationales telles que le Haut commissariat de l'ONU pour les droits de l'Homme, Amnesty international, HRW et autres entités politiques internationales. Notons que le Maroc et le Front Polisario ont engagé, en juin 2007,des négociations directes sous l'égide de l'ONU, dont quatre rounds ont eu lieu à Manhasset, près de New York, et une réunion informelle à Vienne en Autriche, sans aboutir à une avancée réelle. Le but de ces négociations, défini par le Conseil de sécurité, est de parvenir à une solution politique au conflit du Sahara occidental, qui respecte le droit à l'autodétermination du peuple sahraoui. Rappelons aussi que le Sahara occidental est la dernière colonie d'Afrique. G. H. Le Maroc appelé à indemniser les Sahraouis pour les crimes de guerre perpétrés depuis 1975 La monarchie marocaine est appelée à indemniser le peuple sahraoui pour des crimes de guerre et les crimes contre l'humanité perpétrés depuis 1975, a déclaré, hier à Alger, l'ambassadeur de la République arabe sahraoui démocratique (RASD) en Algérie, M. Brahim Ghali. Intervenant à la conférence organisée par le Forum du quotidien Echaâb, sur le thème : «Le conflit sahraoui et le droit international humanitaire» et rappelant que la monarchie marocaine a perpétré un «véritable» génocide au Sahara occidental, M. Ghali a affirmé qu'«elle est appelée à indemniser le peuple sahraoui pour les crimes de guerre et crimes contre l'humanité, pour avoir utilisé des bombes phosphoriques et fait usage de napalm, ainsi que des bombes à fragmentations, entre février et le mois de mars 1976 contre les Sahraouis». «Ces crimes et ces génocides seront mis à jour, une fois l'indépendance du peuple sahraoui acquise», a-t-il ajouté à ce sujet. APS