Si on a l'habitude de prendre pour seuls responsables des mauvaises récoltes agricoles le phénomène de manque de pluviosité, la non-maîtrise des techniques de labours-semailles, puis de moisson-battage, en sont également pour beaucoup, selon des responsables du ministère de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche. Selon le directeur de la régulation et du développement des produits agricoles, Cherif Aouamri, le respect de l'itinéraire technique permet d'augmenter la moyenne de production à 50 quintaux par hectare, alors que le rendement pour la saison 2015-2016 est de 16 quintaux par hectare. L'itinéraire technique dans la céréaliculture englobe les opérations de labour et de préparation du sol pour les semailles en respectant une profondeur précise ainsi que des étapes importantes, telles que l'utilisation des engrais, de semences traitées, l'élimination des mauvaises herbes et la lutte contre les maladies parasitaires. A cet effet, «les services du ministère s'attellent à l'intensification des actions de sensibilisation en direction des agriculteurs à travers l'Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC), l'Institut national de la vulgarisation agricole (INVA) et l'Institut technique des grandes cultures (ITGC), qui assurent le suivi de la campagne et de l'application de l'itinéraire technique», a précisé Aouamri à l'APS. «Nous avons actuellement des agriculteurs qui maîtrisent les techniques agricoles et dont le rendement par hectare dépasse les 50 quintaux, et ils sont de plus en plus nombreux», a-t-il ajouté, précisant qu'il s'agit du groupe dit «le club 50». Par ailleurs, plusieurs facilitations ont été accordées aux investisseurs pour aider à leur intégration dans le domaine de la production, notamment les transformateurs et les investisseurs dans la mise en valeur des terres, en mettant à leur disposition les eaux d'irrigation, spécialement dans les régions des Hauts Plateaux et du Sud. Pour sa part, l'OAIC s'emploie à sensibiliser les agriculteurs sur l'importance de ce processus. Des unités spéciales, composées de techniciens avec pour mission principale d'accompagner les agriculteurs, les sensibiliser à la nécessité de respecter l'itinéraire technique et les informer des modalités y afférentes sont mises en place au niveau des coopératives agricoles. Ces unités mettent à la disposition des agriculteurs les machines et outillages agricoles nécessaires tels les tracteurs, les herses, les semoirs... etc. Quelque 400 ingénieurs et techniciens sont mobilisés au niveau des coopératives à l'échelle nationale pour accompagner les agriculteurs dans le processus de labours-semailles et les doter de procédés techniques à même de favoriser l'amélioration du rendement. En prévision de la campagne labours-semailles 2016-2017, durant laquelle le ministère de l'Agriculture envisage de consacrer 3,5 millions d'hectares à la céréaliculture, 3,5 millions de quintaux de semences agréées et 2,5 millions de quintaux d'engrais phosphatés et azotés ont été mis à la disposition des coopératives de céréaliculteurs au niveau national et des guichets uniques ont été mis au service des agriculteurs depuis le 17 juillet. Sachant que l'irrigation agricole commence en même temps que les labours, le rendement des terres disposant de réserves d'eau sont meilleurs et inversement, explique Belabdi mettant en avant l'importance de la disponibilité des eaux durant les processus d'épandage et d'ensemencement. A ce niveau, l'agriculteur a besoin d'un important stock de réserve d'eau afin de pouvoir hisser le rendement de son terrain à 60 quintaux par hectare, selon le responsable.