Le Forum d'affaires africain qui se tiendra du 3 au 5 décembre à Alger devra remettre les pendules à l'heure. Cet évènement abordera le concept du co-développement et non pas les exportations interafricaines. C'est ce qu'a souligné, hier, le vice-président du Forum des chefs d'entreprise, Brahim Benabdesselam. Intervenant lors de la rencontre d'affaires organisée dans le cadre de la 3e édition du programme Marhaba, initié par le ministère des Affaires étrangères, réunissant une trentaine d'ambassadeurs et de conseillers nouvellement accrédités, Brahim Benabdesselam a estimé que ce forum ambitionne d'être l'une des plus grandes manifestations dans le continent africain et réunira 2000 chefs d'entreprise. «Il ne s'agit plus du concept de rencontre pays-continent, comme ce fut le cas avec France-Afrique ou Turquie-Afrique, mais d'une manifestation basée sur l'idée de partage et de co-développement. Il sera question de la prise en charge des préoccupations purement africaines et d'une dynamique collective», a-t-il soutenu. Le forum sera décliné, selon le vice-président du FCE, en trois thématiques essentielles liées au contexte socio-économique actuel du continent. Le premier point sera celui de la sécurité énergétique et l'électrification. Sur ce plan, l'Algérie est prête à mettre à la disposition des pays africains son savoir-faire et ses capacités de production, a-t-il ajouté. Le responsable du FCE croit fort et bien que les Etats du continent africain ont réellement besoin de l'expertise algérienne, citant à ce propos l'expérience réussie du patron du groupe Amimer Energie qui a pris en main le projet d'électrification de N'djamena, capitale du Tchad. Le second point qui sera développé lors du forum est la question lancinante de la nutrition et de la sécurité alimentaire. «Il n'est pas possible d'envisager un partenariat sans prendre en charge la dimension alimentaire africaine. Il s'agit d'une principale préoccupation commune qui nécessite un travail de fond», relève le PDG de l'Institut du MDI Management, insistant à ce propos sur l'investissement dans l'agro-industrie. «Il peut y avoir une complémentarité entre les Etats africains dans ce domaine», appuie-t-il. Le troisième et dernier thème du forum portera sur le numérique, un secteur déterminant pouvant permettre, selon lui, l'échange et le co-développement. Le financement des projets interafricains ne peut être perçu comme un obstacle, assure-t-il. «Il existe des financements adaptés et des formules intelligentes. Des fonds d'investissement concèdent des crédits à taux négatifs. Il suffit de les chercher et de les solliciter», argumente-t-il. Pour le vice-président du FCE, le Forum africain d'affaires s'appuiera essentiellement sur l'idée du partage et non pas sur la hausse des échanges commerciaux. Les atouts ne manquent pas, à ses yeux, pour concrétiser cet idéal propre aux Etats du continent noir, celui du fameux slogan «L'Afrique aux Africains».