Sofiane Feghouli continue à faire parler de lui. Après avoir riposté aux critiques subies de la part des anciens internationaux algériens, Feghouli s'est expliqué cette fois sur le départ précipité de Milovan Rajevac qu'il n'a pas du tout ménagé dans l'entretien accordé à So Foot. «Avec le coach, ça a été difficile dès le mois de septembre. Pour son premier match contre le Lesotho, on s'est aperçus tout de suite que ça ne passait pas vraiment avec les joueurs. Dans la communication, les méthodes... Il ne connaissait pas le nom des joueurs, leurs positions. Donc, ça devenait très difficile. Les joueurs ont fait le boulot et c'est tout à leur honneur. Et puis il y a eu ce match contre le Cameroun. La préparation a vraiment été délicate. On avait très peu de renseignements sur l'adversaire, on a peu travaillé tactiquement. En gros, on n'a pas travaillé comme on devait. Ensuite, les vingt-trois joueurs ont pris leurs responsabilités. On a envie d'aller au Mondial, on en a discuté entre nous et on a fait remonter les informations à la Fédération, parce que c'est elle qui gère ces situations de crise. Il nous reste cinq matchs et on a pensé que la meilleure solution, c'était de discuter de tout ce qu'il s'était passé, de faire le point. Puis le président de la Fédé s'est réuni avec le staff technique, l'entraîneur. On a tous discuté en famille, tranquillement, pour comprendre les choix. Ensuite, on s'est aperçus qu'il y avait peut-être eu une erreur de casting de la Fédération concernant Rajevac. Il a finalement décidé de démissionner. On attend un nouveau sélectionneur pour les cinq matchs qu'il nous reste», a expliqué Feghouli qui dément tout dépassement dans les vestiaires à la fin du match contre le Cameroun. «On était surpris de sa manière de gérer l'effectif» «C'est un peu gros quand même, non ? Même si tout ce qui se passe dans un vestiaire doit rester dans l'intimité du vestiaire, je peux vous dire que ce n'est jamais allé jusque-là. Nous, les joueurs, on n'a aucun pouvoir décisionnaire sur le choix de l'entraîneur. Peut-être que ça se passait comme ça il y a trente ans, mais ce n'est plus du tout le cas aujourd'hui. On n'a pas de moyen de pression particulier. On a juste fait remonter les informations qu'on avait, soit le détail de ce qu'il s'est passé aux entraînements, pendant la préparation, les tactiques, les positions. L'entraîneur demandait du temps et, d'après ce qu'il a dit en conférence de presse, ce n'est même pas lui qui avait fait sa liste de joueurs. Je ne sais pas si l'entraîneur est arrivé préparé ou non, mais nous les joueurs, on était vraiment surpris du contenu, du travail, de sa manière de gérer l'effectif», a-t-il précisé. «On est des compétiteurs. Là, on a vu qu'on n'avait pas réussi à battre le Cameroun, qui était quand même prenable. Donc on était forcément déçus et en colère, comme ça peut se passer partout, parce qu'on est les premiers à vouloir aller au Mondial. Après, j'ai entendu des choses très déplacées, méchantes, de la part de la presse algérienne. Ça ne peut que nuire au groupe et au staff de parler de la sorte sur nous. Je peux vous dire que tous ces gens ne connaissent pas la vérité. Il faut qu'ils reprennent leurs esprits, qu'ils n'oublient pas le passé. Les mêmes joueurs, hier adulés, sont critiqués aujourd'hui. Nous, on va continuer à donner le maximum, parce qu'on donne le meilleur de nous-mêmes à chaque rencontre. Dans ce groupe, il n'y a personne qui se prend pour une star ou je ne sais quoi. J'ai tout entendu et, franchement, certains propos ont été blessants, alors que tout ce qu'on a lu, c'est vraiment, vraiment faux», a-t-il ajouté, avant de démentir aussi avoir refusé d'être sur le banc face au Cameroun. «Je n'ai pas d'ego avec l'EN» «Jouer, pas jouer, titulaire, banc, je n'en ai pas fait un problème. Tous ceux qui étaient à Blida vous le diront. Même pour les trois minutes où je suis entré, j'étais à fond dès mon échauffement et ensuite sur le terrain. Je n'ai pas d'ego avec la sélection nationale, je joue pour le drapeau et je ne réfléchis pas à mon cas personnel. Je suis le premier dans le vestiaire à encourager mes frères de la sélection, pour gagner les matchs. L'étiquette ou l'image que certains essaient de donner de moi ou de mes coéquipiers est totalement fausse. C'est important de le signaler et d'arrêter les histoires venues d'ailleurs, pour vendre des journaux», a souligné le no 10 de l'EN, qui croit encore en la qualification au Mondial 2018. «Malheureusement, on a mal débuté nos qualifs avec ce nul à domicile contre le Cameroun. On est bien rentrés dans le match, mais c'est vrai que l'équipe n'a pas fait une grande rencontre dans l'ensemble. Dans une phase de groupes, le premier match est toujours super important. On a encore nos chances, il reste cinq matchs. On a un déplacement difficile au Nigeria qui nous attend en novembre. Il va falloir tout de suite rebondir parce que, en cas de défaite, ça deviendra déjà très compliqué de se qualifier. On le sait», a indiqué le sociétaire de West Ham United.