La scolarisation des enfants déficients visuels en milieu ordinaire progresse dans le monde, mais l'enseignement du braille se raréfie, indiquent les participants à un colloque international organisé pour le bicentenaire de la naissance de Louis Braille. Dans plusieurs pays, le Braille est de moins en moins enseigné. «Aux Etats-Unis, 10% de la population aveugle peut lire le braille et moins de 10% des enfants déficients visuels apprennent le braille», a déploré Vileen Shah, professeur d'histoire et de sciences sociales à Chicago, participant à ce colloque de trois jours, qui s'est achevé samedi à Marne-la-Vallée, en région parisienne. Le système universel d'écriture et de lecture tactile développé par le Français Louis Braille devrait «être davantage enseigné» selon elle, «mais beaucoup d'enseignants ne le connaissent pas». Même constat en Australie : «Le problème, c'est de trouver des professeurs qui sont eux-mêmes formés en Braille», explique Maryanne Diamond, présidente de l'Union mondiale des aveugles (UMA). Au Maroc, où les jeunes déficients visuels scolarisés en milieu ordinaire restent des exceptions l'analyse est similaire. «Il est nécessaire que les enseignants connaissent tous le Braille et ce n'est pas le cas», estime Fatem-Zohra Täifor, professeur de français au Maroc. En terme de scolarisation, dans la plupart des pays du monde, le milieu dit ordinaire, avec des élèves voyants, arrive en tête. En France, aujourd'hui, selon le ministère de l'Education, sur 6000 élèves concernés par la déficience visuelle, 4000 sont scolarisés en milieu ordinaire.