Dans son message adressé au peuple algérien à l'occasion du 1er Novembre, le président de la République est revenu sur la question de la crise financière qui frappe le pays et la politique de développement économique qu'il faudrait mener. Il s'agit, ni plus ni moins, d'un véritable défi qui s'impose, selon lui, au pays et qu'il faudrait poursuivre et intensifier. Pour le chef de l'Etat, «durant près de deux décennies, des efforts gigantesques ont été investis et des résultats remarquables ont été atteints. Des centaines de milliards de dollars de revenus pétroliers ont été mobilisés, notamment pour la construction des écoles, des universités, des hôpitaux, des logements, des amenées d'énergie et d'eau courante, ainsi que dans les infrastructures de base». Et d'ajouter : «Cette dynamique a concouru aussi au recul du chômage et à l'amélioration des conditions de vie de larges couches de la population. De plus, ces réalisations, même si elles demeurent insuffisantes au regard de l'importance des besoins, sont une affirmation palpable de l'attachement de l'Etat à la justice sociale et à la solidarité nationale». Il est clair que le président répond, ici, aux critiques faites par certaines parties notamment sur le gaspillage et la mauvaise gestion des recettes pétrolières enregistrées ces dix dernières années, estimées à plus de 750 milliards de dollars. Le chef de l'Etat a reconnu, cependant, que «l'Algérie fait face, depuis deux années, à une brutale détérioration de ses revenus». Dans ce contexte, il rappelle que le remboursement anticipé de la dette extérieure et la gestion prudente des réserves de change ont permis, aujourd'hui, de «préserver notre indépendance de décision économique». S'adressant à ses concitoyens, il dira : «Je suis convaincu que chacun de vous tient à la sauvegarde de cette indépendance qui concorde avec notre fierté nationale». C'est à ce titre qu'il lance un appel à une mobilisation nationale pour partager l'effort imposé, selon lui, par les difficultés financières conjoncturelles, afin de poursuivre le processus de développement. Le président se dit convaincu que «le redressement de notre situation économique et financière est à notre portée». Il cite à ce propos le nouveau modèle de croissance adopté récemment qui permettra, précise-t-il, «une mise en valeur plus intense de nos riches potentialités pour bâtir une économie plus diversifiée, capable de répondre aux besoins de notre jeunesse en emplois, et à même de pérenniser nos options sociales». Préservation de la paix sociale Avec des propos nuancés, le locataire du palais d'El Mouradia a invité les syndicats qui sont, aujourd'hui, contre le projet de la réforme de la retraite, à engager un dialogue avec le gouvernement pour préserver la paix sociale. «Il nous appartient donc d'accélérer et d'approfondir nos réformes pour la modernisation de la gouvernance, la dynamisation de l'investissement, et pour une efficacité accrue de la dépense publique, des domaines parmi d'autres, où nous enregistrons, chaque jour déjà, des progrès prometteurs. Il nous reste également à concourir, ensemble, à la préservation de la paix sociale pour le succès de notre démarche de construction nationale», mentionne-t-il dans son message. Il souligne aussi que le gouvernement est attaché au dialogue et à la concertation avec ses partenaires économiques et sociaux. Sur ce point, les syndicats ont été invités «à concourir à la préservation de la paix sociale». Les citoyens sont aussi alertés et conviés à «faire preuve de discernement face aux discours populistes ou électoralistes». A travers ce discours, on comprendra bien que le premier magistrat du pays compte énormément sur l'adhésion de l'ensemble des acteurs à la démarche du gouvernement afin de continuer l'action de développement enclenchée.