Ce lundi, la salle El Djazaïr du palais des expositions des Pins Maritimes (SAfex) à Alger où se tient le 21e salon international du livre d'Alger (Sila) a accueilli le journaliste français, cofondateur du site Mediapart et ami de l'Algérie, Edwy Plenel. L'invité de marque du Sila a évoqué entre autres l'actualité journalistique à travers le monde et commenté la situation géostratégique, tout en évoquant son parcours professionnel, notamment sa jeunesse vécue en Algérie. «La période allant de 1965 à 1970 fut l'une des plus belles de ma vie. J'ai passé tout mon cursus de lycéen ainsi qu'une année universitaire à Alger. Cette ville chère à mon cœur a été la Mecque des révolutionnaires, elle accueillait des résistants du Mozambique, d'Angola, de Palestine et des BlackPanthers... Pour le Guevariste que j'étais, je garde de bons souvenirs de l'engagement et la conscience citoyenne vis-à-vis des causes justes du peuple algérien», s'est-il remémoré. Concernant la réussite qualitative et le succès de son site, celui qui fut directeur de rédaction du journal Le monde depuis 1996 jusqu'à sa démission en 2014 a estimé par ailleurs que la réussite de son site - journal d'information numérique, indépendant et participatif - est due à la qualité de l'information proposée mais aussi grâce à un lectorat qui dépasse certains géants de la presse française comme Libération et Le Monde par le fait de défendre les principes des minorités et le refus d'exclusion. «Médiapart donne la parole à des personnalités pour exprimer leurs idées sans tabou et en toute liberté», dira-t-il. Et de poursuivre : «Médiapart est une expérience réussie sur laquelle des études se font dans les plus grandes universités du monde», souligne-t-il. Edwy Plenel a par ailleurs rappelé qu'à l'occasion du cinquantenaire de l'indépendance de l'Algérie, Mediapart a ouvert un portail dédié au triomphe de la vérité contre le colonialisme et pour une vraie réconciliation. Qualifiant le monde d'aujourd'hui d'intraculturel, Edwy Plenel a plaidé pour le renforcement des liens rompus par les erreurs du passé et d'échanger les idées, les expériences et le savoir-faire. Il dira aussi que face aux difficultés du monde d'aujourd'hui, ponctué par la crise économique, menacé par la catastrophe écologique, la révolution technologique, les enjeux démocratiques et l'obligation de sauvegarder les civilisations du passé, «la jeunesse n'est pas forcée de suivre les traces de ses prédécesseurs ; elle est par ailleurs appelée à trouver de nouveaux souffles pour avoir des perspectives d'avenir», a-t-il déclaré.