La suspension du P/APC de Lakhdaria, Oukil Mohamed, par le wali de Bouira à la suite d'une condamnation à un an de prison avec sursis a fait réagir son parti, le front des forces socialistes (FFS). Durant toute la matinée d'hier, les cadres du parti, dont Ali Laskri, membre du présidium, Chafaâ Bouaiche, chef du groupe parlementaire, sénateurs et députés et autres militants de la fédération de Bouira ont observé un sit-in de solidarité avec le maire devant le siège de l'APC de Lakhdaria. Ils ont exigé sa réintégration immédiate au poste de président d'APC. Les élus FFS et des dizaines de militants ont tenté d'accéder à la salle de délibérations où devait se dérouler l'élection d'un nouveau président de l'assemblée populaire communale, mais ils ont été empêchés par les forces de l'ordre. Le siège de l'APC a été donc fermé près d'une heure par les manifestants. Au moment où les manifestants tentaient de forcer le cordon policier, Ali Laskri, député de Boumerdès, a été malmené par les policiers. Des slogans hostiles au pouvoir ont été scandés par la foule : «A bas la dictature», «Le pouvoir régional, le FFS national». Il a été décidé ensuite que la session de l'APC portant élection du nouvel édile de la commune de Lakhdaria soit reportée à une date ultérieure. Une délégation composée de députés est allée voir le chef de daïra pour lui demander la réintégration du P/APC dans ses fonctions. Pour les députés présents hier au sit-in, la décision de suspension du maire est politique. Le P/APC de Lakhdaria est le cinquième édile à Bouira à faire l'objet d'une suspension depuis le début du mandat. Il a été condamné à la prison avec sursis dans deux affaires. Dans un communiqué rendu public avant-hier, le FFS a dénoncé «la nature totalitaire du régime et sa volonté de ternir l'image des élus locaux honnêtes». Ainsi, deux présidents d'APC, dont celui de Boumerdès et celui de Teleghma, ont été innocentés par la justice depuis plusieurs mois mais qui n'ont pas encore rejoint leur poste de maire, comme le stipule la loi.