Au moment où tous les observateurs sont unanimes à penser que l'Algérie a quasiment compromis ses chances de qualification à la coupe du monde 2018 après sa large défaite au Nigeria (1-3), le président de la FAF se fait encore des illusions. «Rien n'est perdu, tout demeure possible. Il reste encore quatre matches à jouer. Douze points plus le point qu'on possède peuvent suffire pour se qualifier à la coupe du monde 2018». C'est en ces termes que Mohamed Raouraoua s'est prononcé sur les chances de l'équipe nationale d'accéder à la phase finale du Mondial 2018 en Russie après deux premiers matches décevants dans le dernier tour des qualifications. Malgré un retard de cinq points sur les Super Eagles, leader incontestable du groupe B à l'issue de la deuxième journée, le tout-puissant patron du football algérien croit toujours en la capacité des Verts de réaliser un véritable miracle dans ce qui reste à jouer. Il est vrai que mathématiquement, les hommes de Georges Leekens peuvent encore déjouer tous les pronostics en enchaînant un parcours sans faute. Pour ce faire, ils doivent donc battre la Zambie en aller retour, s'imposer au Cameroun et se payer le Nigeria au match retour à Tchaker. Et encore ! Même avec une telle moisson, les coéquipiers de Ryad Mahrez resteront toujours tributaires des résultats du grand favori du groupe, le Nigeria en l'occurrence. Autrement dit, si l'Algérie espère coiffer sur le fil l'actuel leader, il faudrait que celui-ci ne gagne pas ses trois matches avant la dernière journée. Un scénario pas impossible mais à la fois improbable. En tout cas, contrairement au triple vainqueur de la CAN qui possède toutes les cartes en main, les Fennecs n'ont plus droit à l'erreur durant les quatre matches restants de leur groupe. Mais ce qui rend la tâche de nos capés encore plus compliquée, c'est leur incapacité à s'illustrer dans les grands matches sur le continent noir depuis maintenant près de quatre ans. En effet, depuis la CAN 2013, les Verts présentent des statistiques effrayantes contre des adversaires au moins d'égale valeur. Sur les huit matches officiels que l'EN version ‘‘Feghouli'' a disputés jusque-là en Afrique subsaharienne, elle a réussi à n'en gagner que deux : c'était face à l'Afrique du Sud (3-1) et au Sénégal (2-0) dans la phase finale de la CAN 2015 en Guinée équatoriale. Et dès qu'elle a eu à se mesurer à des rivaux plus costauds, elle a perdu quatre duels sur six. Cela a débuté en 2013 en Afrique du Sud face à la Tunisie (0-1), puis deux ans plus tard en Guinée équatoriale contre le Ghana (0-1) et la Côte d'Ivoire (1-3) et tout récemment devant le Nigeria (1-3). Entre temps, l'Algérie a fait match nul contre la Côte d'Ivoire en étant éliminée au premier tour à la CAN 2013, puis dernièrement face au Cameroun sur son terrain de Tchaker (1-1). Rien qu'en tenant compte de cette réalité, Raouraoua aurait pu modérer ses prétentions et attendre au moins passer la CAN 2017 au Gabon pour voir si les Verts en auront fini avec la malédiction des grands matches. Mais en faisant preuve d'un optimisme démesuré après la défaite d'Uyo, l'omnipotent président de la FAF s'est efforcé peut-être à vendre du rêve à des millions d'Algériens…