La baptisation de la nouvelle cité des 50 logements LPA, située au chef-lieu communal de Bechloul, 18 km à l'est de Bouira, au nom de la martyre Ammouche Mahdjouba, a fait régir la famille Habi, dont le nom de l'un des fils martyrs, Habi Idir, a été déjà donné depuis de longues années à la placette où ce projet de logement est implanté. Cela s'est passé à la veille du 1er novembre dernier. Dans une requête adressée au représentant local de l'organisation nationale des moudjahiddine (ONM), les porte-parole de la famille Habi s'interrogent sur les raisons ayant conduit les autorités locales à baptiser une cité d'un autre nom de chahid, alors que l'endroit en porte déjà un. «Est-ce qu'il y a un manque de nouveaux quartiers et de ruelles à baptiser au niveau communal ? Est-ce le chahid qui s'est sacrifié pour l'indépendance de l'Algérie ne mérite pas qu'on se recueille sur sa mémoire et qu'on donne son nom à un quartier ?» s'interrogent les auteurs de la requête. Baptiser les édifices, quartiers et ruelles des noms de martyrs de la révolution est une action appréciée par la population mais à condition que ce ne soit pas au détriment des autres chouhada. «Nous vous demandons de nous expliquer pourquoi le quartier qui porte le nom de Habit Idir depuis des années est baptisé au nom d'un autre chahid», lit-on encore dans la requête. «Monsieur, nous sommes algériens et sommes issus d'une grande famille révolutionnaire, l'histoire en témoigne. Nous vous demandons de corriger cette erreur», insistent les porte-parole de la famille Habi. Il ne s'agit pas d'une première dans la commune de Bechloul. Le nom du moudjahid Boukherroubi Hammouche que porte le centre de santé du chef-lieu communal a été changé par un autre nom de moudjahid quand la nouvelle polyclinique a été inaugurée en novembre 2011. L'un des fils du moudjahid dont le nom a été enlevé affirme que les responsables de la commune de l'époque n'ont pas informé sa famille de ce changement. «De quel droit on a procédé au changement de nom de cette structure de santé ? L'ancien centre de santé est baptisé au nom de Boukherroubi Hammouche et quand on l'a fermé et qu'on a inauguré une nouvelle polyclinique, elle ne doit pas changée de nom. Je demande aux responsables locaux de réparer cette injustice et de rebaptiser la polyclinique au nom de mon père. C'est cette structure qui va porter son nom, pas d'autres ruelles ou quartiers», a-t-il déclaré. À Bechloul, les panneaux portant les noms de martyrs donnés au centre culturel au nom de Habi Mohamed et la poste au nom de Cherarak Amar ne sont plus à leurs places. Ainsi, d'autres plaques portant les noms de martyrs de la guerre de libération sont accrochées aux poteaux d'éclairage public. En 2014, quatre noms de martyrs de la famille Habi ont été oubliés quand le monument a été réhabilité. Il a fallu du temps pour que le tir soit rectifié.