L'anthropologue et psychanalyste algérien Malek Chebel décédé samedi matin à l'âge de 63 ans et a été enterré hier au cimetière de sa ville natale. Dans la matinée d'hier, une grande foule lui a rendu un dernier hommage au palais de la culture et des arts de Skikda. Le ministre de la culture Azeddine Mihoubi qui était présent a rappelé le savoir encyclopédique du défunt alors que son fils a tenu à rappeler qu'il était fils de Chahid et qu'il aimait l'Algérie. Né en 1953 à Skikda en Algérie, Malek Chebel, spécialiste de l'islam, est un défenseur infatigable pour un islam de tolérance, un islam des lumières. Auteur de plusieurs ouvrages dont L'islam pour les nuls, Le Coran pour les nuls, Mohammed, prophète de l'islam, L'islam et la raison et L'Erotisme arabe. Lors de nos rencontres à Skikda lorsqu'il passait ses vacances dans sa ville natale, on avait remarqué qu'il était un homme infatigable et très organiséChaque matin, il travaillait dans un petit appartement bourré de livres, et l'après-midi, il ne manquait jamais son sport favori qui est la voile. Il me disait que «ce sport me donne de la force, c'est en sorte une lutte avec les vagues». Cet ancien élève du lycée Larbi Tebessi avait comme comme censeur M. Agoun,décédé il y a quelques années, fut pour lui un ami et un grand frère. Malek Chebel a fait ses études universitaires en psychologie clinique à Constantine. Pour la soutenance de sa licence, il fera monter sur le plateau un charlatan pour appuyer sa thèse. Il m'avait dit que sa première passion c'était le cinéma et l'audiovisuel, tout fier, il est parti à Alger pour présenter son projet à la télévision et «comment j'étais reçu, j'ai compris qu'ils ne s'intéressent pas à l'art et à la créativité alors je suis parti en France pour préparer mon doctorat». Pour le professeur et critique d'art Ahmed Cheniki, Malek Chebel «est un homme affable et d'une grande intelligence, un grand liseur devant l'éternel qui réussissait à parler de sujets divers, en n'arrêtant pas de citer tel ou tel sociologue, tel ou tel penseur, pour étayer son propos, tout en proposant une réflexion autonome. C'était un érudit, au même titre qu'un autre érudit, un autre ami, Ali El Kenz, qui est aussi de Skikda. Chebel n'a pas uniquement travaillé sur la sexualité en Islam, mais a exploré de nombreux autres sujets qui concernent surtout les espaces arabes et musulmans». Malek Chebel laisse un grand vide dans l'espace culturel algérien et universel. Il a été enterré dans le carré familial à Bissi, à 15 kilomètres à l'est de Skikda.