Elle s'appelle Karima Larek, plus connue sous le pseudonyme de Ryma, qui est aussi son nom artistique. Elle est originaire d'Aïn Zaouïa, commune relevant administrativement de la daïra de Draâ El Mizan, au sud de la wilaya de Tizi Ouzou.Son premier chemin en studio fut produit en 2001. Cinq chansons ont été le fruit d'un long labeur. Elle chante surtout la déception amoureuse. Un sujet qui sort de ses entrailles, c'est-à-dire de son vécu. « J'ai été invitée par Garroudj Rabah à une émission radiophonique à la chaîne II, en 1992, dédié aux poètes. A travers cette émission, j'ai pu faire entendre au public ce que je fais. C'était une expérience très bénéfique pour moi». De sa voix émouvante et douce, elle nous parle de son parcours artistique avec une lucidité exemplaire. «Se lancer dans le bain de n'importe quel domaine d'art est une manière de manifester son existence. L'art enveloppe d'une manière générale des idées, celles-ci sont illustrées via des moyens d'expression comme le dessin, la poésie, le théâtre, etc.», dira Karima Larek. Pour notre interlocutrice, l'art la laisse rêver et passer des moments agréables avec une imagination qui s'oriente vers l'enchaînement de mots pour former des poèmes qui laissent l'entendeur plonger à son tour dans un autre monde, un monde fertile d'idées, d'amour. Un monde où la sensation prend place dans les cœurs. «Je suis poétesse et chanteuse. J'écris aussi des scénarios», aime-t-elle répéter. Il faut reconnaître à Ryma ses potentialités incommensurables, elle incarne une énergie sans égale. Pour elle, «la poésie se révèle comme un espace d'expression, où je peux dire ce que je ressens avec une grande liberté, sans bouger de ma place. Etre figé et du coup s'éloigner de l'existentiel demeure chose qui me permet de m'exprimer amplement dans la poésie. J'écris bien sûr en kabyle, ma langue maternelle». La musique prend la plupart du temps de Ryma. Elle se consacre pour les répétitions surtout à la maison. «Je me suis forgée dans les premiers temps dans la chanson quand j'étais petite. Et quand j'ai quitté les études au collège, je chantais dans les fêtes organisées par mes proches dans le village. En tout cas, c'était le début de mon parcours dans le domaine», indique-t-elle. Il faut reconnaître à Ryma son courage et son combat pour le changement, et d'avoir affronté une société kabyle très restrictive. «Bien que je ne sois pas la première chanteuse à avoir chanté en kabyle, je dois reconnaître que mon départ dans ce domaine a été semé d'embûches et de critiques.» Pour Ryma, chanter, c'est relater sa vie menée dans un environnement rude, c'est une manière d'éviter la rupture et assurer la continuité. «J'ai un album sur le marché et je prépare mon deuxième CD avec mon éditeur que je remercie beaucoup pour son aide et son soutien perpétuel». Ryma aime la musique et les traditions berbères. D'ailleurs, elle a pu écrire une pièce de théâtre sur les «Traditions et mariages berbères». «J'écris aussi des scénarios pour montrer avec une touche bien personnelle la vie sociale et les problèmes que vit la femme algérienne dans son quotidien. Je prépare ces jours-ci à Alger avec un panel de chanteurs une chanson qui sera diffusée par l'ENTV à l'occasion de la fête nationale de l'Indépendance de notre cher pays. Il y a entre autres, Mazigh, Hamza, Moh Mezreg, Adel El Chaoui, H'Midou, Hassen Dadi, Hassiba Amrouche et Cheb Hassen. Chacun de nous chante sa région», révèle-t-elle.