Doucement, sans faire de bruit elle se présente. «Vous savez, je chante et je veux bien que la presse m'aide car ce que j'ai en moi seule la chanson peut le traduire.» Elle, c'est Ryma, un nom de scène. De son vrai nom Melle Larek Karima, originaire d'Aïn-Zaouïa, une petite commune de la daïra de Draâ-El-Mizan, affirme que pour elle «chanter c'est vivre et sans chanson c'est autant de ma personne qui est morte!» Couturière de formation, Ryma reprend comme elle dit, l'aiguille pour faire de belles choses «une belle robe, c'est comme une belle chanson, cela égaie et cela donne du plaisir! j'ai eu depuis ma tendre enfance cette envie de chanter, cela est en moi et je n' y peux rien!» continue Ryma, qui égrène sa vie comme si on raconte un conte de fées. «J'ai affronté les tabous de la société kabyle et ce n'est pas peu! J'ai malheureusement arrêté les études en fin de collège pour me consacrer entièrement à la musique en 1992, je chantais pour mon plaisir dans les fêtes et aussi chez des amis!» Puis, après un moment de silence elle ajoute «Vous savez l'un de mes frères a titillé la poésie et un autre est musicien. Autant dire que le virus de la musique a atteint la famille!» Ryma a ainsi à force de volonté réalisé une première cassette intitulée Aïn Akka? (pourquoi cela?), selon elle, cette cassette a raisonnablement marché, Ali Ferhati, l'a aidée grandement pour cette cassette, au plan de l'arrangement musical car les paroles elle les a voulues de sa composition. Ensuite, Ryma s'est mise au théâtre, elle a ainsi tâté des planches avec une pièce de sa composition sur «le mariage dans la société berbère», où elle raconte et met en scène les traditions ainsi que les us et coutumes liés à cet important acte de la vie. Ensuite, et comme pour éteindre ce feu sacré qui l'a saisie, Ryma s'est mise à l'écriture avec deux scénari de films, le premier «Rêves et cauchemars» le second étant une sorte de traduction en arabe du premier. Il semble que des perspectives soient en cours, comme elle prépare une cassette avec Brahim Medani. Autodidacte, et versée dans l'art cantatoire, Ryma a aussi le coeur sur la main «Je voudrais bien aider ceux qui recherchent des concepteurs en musique afin de les aider dans cet art. Un art que j'ai acquis à force de volonté», souligne-t-elle. L'année écoulée, Ryma a animé des sketchs et enfin elle annonce un produit «sentimental pour bientôt, le montage est en cours!» conclut-elle. Ryma est chanteuse autodidacte, formée à la dure école de la vie. Débordante de vie, elle affirme chercher à percer dans ce domaine malgré les embûches et pour elle «chanter c'est vivre!» Bon vent, Ryma avoir choisi cette voie assez difficile en cette région prude est déjà tout un courage, ne pas abdiquer devant les difficultés est le signe évident d'un courage à revendre!