L'industrie automobile qui était presque perçue comme un rêve il y a quelque temps se met désormais en marche. En l'espace de trois ans, les projets se sont multipliés, donnant l'espoir de voir le pays se doter d'une filière hautement stratégique. Jeudi, le constructeur iranien Khodro a annoncé officiellement l'envoi vers l'Algérie des équipements de la ligne d'assemblage du modèle Dena destiné à son projet. Cité par les médias iraniens, le directeur général-adjoint à l'exportation et aux affaires internationales, Saeid Tafazzoli, a estimé en effet que l'Algérie sera l'un des principaux marchés cibles d'IKCO en Afrique du Nord. «En tant que deuxième plus grand marché africain, l'Algérie a toujours été sur le radar des meilleurs constructeurs automobiles dans le monde», a soutenu Tafazzoli. IKCO a mis en place une joint-venture avec un investissement de 80% réalisé par une société privée algérienne, le groupe Famoval. La ligne de production serait établie avec la participation indirecte d'IKCO tout en fournissant des services techniques et d'ingénierie ainsi que la formation des ingénieurs locaux de l'entreprise. Cette ligne de production a été envoyée en même temps que 300 unités de Dena. Ce qui a fait dire au responsable que le retour de Khodro sur le marché algérien est acquis. Les véhicules Khodro ont été déjà commercialisés en Algérie par le groupe Famoval. Disposant déjà d'une unité de fabrication de remorques et de bennes, le groupe algérien compte réaliser deux usines de montage de voitures à Alger et à Relizane. C'est un véritable challenge pour cette marque qui avait proposé des voitures neuves à des prix défiant toute concurrence. Dans le même contexte, le groupe Tahkout manufacturing company a annoncé jeudi par le biais de son PDG Mahieddine Tahkout que la production de l'usine Hyundai située à Tiaret a bien démarré avec l'objectif de constituer un stock afin de commencer la commercialisation de 8 modèles de la marque d'ici 15 jours. L'usine avait été inaugurée en octobre dernier avec une capacité de production de 60 000 unités pour la première année d'activité. Cette capacité devrait passer à 100 000 unités à partir de la deuxième année, selon son patron. La bataille de l'intégration S'exprimant lors d'une cérémonie de signature d'une convention avec le Crédit populaire algérien (CPA) portant sur le financement bancaire dans le cadre du crédit à la consommation, le patron de Tahkout a confié que son groupe a l'intention d'investir davantage dans le secteur de l'automobile avec une grande marque internationale pour le montage d'une voiture qui coûtera moins de 1 million de DA et ce, pour répondre à la forte demande nationale. Le 27 novembre devra constituer aussi une date symbolique pour le monde de l'automobile algérien. Le groupe Sovac qui représente la marque Volkswagen annoncera lors d'une cérémonie officielle la création de sa première usine de montage automobile en Algérie. Il est question ce jour de la signature d'un protocole d'accord entre le constructeur allemand et le groupe Sovac en présence du ministre de l'Industrie et des Mines, Abdeslam Bouchouareb. Le représentant de Volkswagen en Algérie a entamé déjà les travaux de construction de son usine située à Relizane, et la première voiture devrait sortir avant la fin du premier semestre 2017. L'implantation de l'usine Volkswagen interviendra donc après celles réalisées par le groupe français Renault à Oran, le sud-coréen Hyundai à Tiaret et prochainement l'iranien Khodro à Alger et Relizane. Il ne reste pour l'instant que le projet de Peugeot Citroën à concrétiser. Selon les dernières déclarations du président du directoire de la SGP équipements industriels et agricoles, Bachir Dehimi, le projet suit son cours et ne pose aucun problème particulier. Toutefois, M. Dehimi n'a pas avancé de date précise pour sa concrétisation, se limitant à dire que «l'annonce finale se fera au moment opportun». Dans tous les cas de figure, la réalisation de l'ensemble de ces projets induira des retombées positives en matière de création d'emploi, de nouvelles activités industrielles et de perspectives pour l'économie nationale. Il reste à développer les autres maillons de cette industrie, notamment la fabrication de pièces de rechange au niveau local, l'exploitation des matières premières destinées à ce secteur et d'assurer la compétitivité pour envisager l'exportation vers des marchés extérieurs. Après avoir réussi à impliquer des marques automobiles internationales dans le montage local, les autorités sont appelées à veiller à améliorer le taux d'intégration et la qualité de la production locale. C'est là un véritable défi.