Le ministre des Travaux publics et des Transports, Boudjema Talaï, s'est déplacé, hier matin, sur le tronçon de l'autoroute Ben Aknoun-Zéralda qui s'est affaissé dans la soirée d'avant-hier. Faisant l'impasse sur les origines de la catastrophe et évitant de parler de sanctions des responsables dont la négligence pourrait avoir provoqué l'affaissement, le ministre a surtout insisté sur la nécessité de livrer une voie de l'autoroute pour permettre aux Algérois de suivre un match de football. Boudjema Talaï a également instruit d'accélérer le rythme des travaux de réparation de la canalisation des eaux usées, afin de rétablir la situation ce matin. L'affaissement de terrain survenu avant-hier à 21h06 sur la voie Zéralda-Ben Aknoun, dit communément «S» a provoqué un cratère d'une profondeur de cinq mètres et d'une largeur de six mètres, dans lequel cinq voitures ont chuté. Selon le bilan définitif établi par la Protection civile, l'incident a causé des blessures à 11 personnes qui étaient évacuées aux Centres hospitalo-universitaires de Beni Messous et de Ben Aknoun et Salim Zmirli. Les fortes chutes de pluies seraient la cause de cet affaissement, provoqué par l'explosion d'une canalisation des eaux usées qui date de l'époque coloniale. «Il s'agit d'une canalisation d'eau pluviale qui a rompu, les travaux sont à proximité de l'endroit où ça s'est effondré. La pression de l'eau a cassé la conduite qui a accéléré l'effondrement», a expliqué le ministre des Travaux publics et des Transports dans une déclaration à TSA . «L'essentiel est de réparer ça rapidement. Les échéances que j'ai données est qu'ils terminent les travaux aujourd'hui, même tard dans la nuit, pour que ça rouvre demain matin. L'important est que l'autoroute soit opérationnelle demain matin», a-t-il insisté. Le directeur des travaux publics de la wilaya d'Alger, Abderrahmane Rahmani, a affirmé que les fortes pluies enregistrées dans la capitale durant les derniers jours ont causé l'effondrement d'une canalisation d'évacuation des eaux provoquant un trou d'une profondeur de 5 mètres et d'une largeur de 6 mètres. Les services des eaux concernés s'attellent depuis l'incident à réparer la canalisation et à dévier la trajectoire des eaux avant d'entamer les travaux de réhabilitation de la route, a affirmé le même responsable. Mais cette manière de faire, à savoir réparer sans aucune étude, est critiquée par les experts et architectes. «Nous sommes de mauvais élèves et on ne veut pas retenir les leçons. On travaille dans la précipitation en privilégiant la quantité au détriment de la qualité», déplore Abdelhamid Boudaoud, président du Conseil national des architectes, contacté hier par nos soins. Il dénonce la réparation à la hâte de l'affaissement, sans aucune étude en craignant que les travaux soient bâclés, estimant que les entreprises ne font pas leur travail convenablement afin d'éviter tout risque. Pour lui, cet incident ne pourrait relever d'une quelconque fatalité. «Il doit y avoir forcément une erreur humaine», a-t-il affirmé, regrettant l'absence d'études des réseaux divers. «Il faut recenser les réseaux divers, les expertiser et avoir une carte des zones inondables… Il faut rénover les réseaux et chaque commune doit avoir une carte géologique», a-t-il plaidé, exprimant sa crainte de voir d'autres incidents se produire. Pour faciliter le trafic routier, les services de police ont mis en place un dispositif d'urgence à travers notamment la déviation de certaines destinations jusqu'à la fin des travaux. Il faut dire qu'heureusement donc que l'incident s'est déroulé pendant les jours de week-end où la circulation est presque nulle. Si l'affaissement s'était produit le matin d'une journée de semaine, durant laquelle le trafic est très dense, le bilan serait certainement plus lourd. Aujourd'hui, si les travaux de réparation ne sont pas achevés, des bouchons monstres se formeront sur l'autoroute. Incohérences et légèreté Alors que la veille, le wali d'Alger, Abdelkader Zoukh, avait promis l'ouverture d'une enquête pour déterminer les raisons de l'affaissement sur l'autoroute menant de Zeralda à Ben Aknoun, son directeur des travaux publics, Abderrahmane Rahmani, justifie, le lendemain, l'incident par la rupture d'une canalisation d'évacuation des eaux. M. Rahmani a précisé, à ce propos, que les fortes pluies enregistrées dans la capitale, durant les derniers jours, ont causé l'effondrement d'une canalisation d'évacuation des eaux provoquant un fossé d'une profondeur de six mètres et d'une largeur de 5 mètres. Pour sa part, le ministre des Transports et des Travaux publics, Boudjemaa Talai, a promis de rétablir la circulation le plus tôt possible pour permettre aux supporters de voir le match. Rien que ça !!