Impressionnant! Cet affaissement a également provoqué le chaos sur ce tronçon routier puisque des embouteillages monstres se sont formés durant toute la journée d'hier, avec des déviations des flux. Vendredi, dans la soirée, un affaissement de la chaussée s'est produit sur l'axe de l'autoroute Ben Aknoun- Zéralda, faisant 14 blessés et nécessitant un dispositif d'urgence pour assurer la fluidité de la circulation. Aussitôt évacués par la Protection civile en direction des hopitaux de Beni Messous, Ben Aknoun et Zemirli, les blessés sont hors de danger, malgré la chaude alerte subie. Il y avait de quoi, car le glissement de terrain a provoqué une cavité d'une profondeur de 10 mètres et d'une largeur de 20 mètres dans laquelle cinq véhicules ont malencontreusement chuté. Le bilan aurait pu être beaucoup plus dramatique si le drame s'était produit en semaine, cet axe étant particulièrement encombré en dehors du week-end. Selon le directeur des travaux publics de la wilaya d'Alger, l'affaissement serait dû à la rupture d'une canalisation d'évacuation des eaux, saturée par les fortes pluies enregistrées dans la capitale, depuis plusieurs jours. D'ailleurs, les services des eaux concernés ont entrepris de réparer la canalisation avec une déviation du cours pour permettre le début des travaux de réfection d'un axe particulièrement chargé. Cet affaissement a d'ailleurs eu pour effet immédiat un véritable chaos de la circulation routière, des embouteillages monstres ayant été observés tout au long de la journée d'hier, malgré la déviation des véhicules sur d'autres axes pour éviter les goulots d'étranglement. Ce genre d'incident n'est ni exceptionnel ni fortuit. Le même type d'affaissement a eu lieu à maintes reprises, que ce soit à Alger, au niveau du boulevard Bougara, dans le quartier d'El Biar, et plus bas, à quelques encablures de la trémie de Bobillot, en 2015. Un an auparavant, c'est une série de catastrophes de même nature qu'il a fallu gérer à Sidi Aïssa, dans la wilaya d'El Tarf, à Skikda ville, sur l'avenue Boutheldja, et à Kouba, dans le quartier de l'Appreval. La série est en fait beaucoup plus longue à énumérer mais presque toujours les causes mises en évidence par les enquêteurs des travaux publics concernent les dégâts des eaux. L'entretien des routes n'est pas systématiquement responsable de ces ruptures qui peuvent survenir du fait d'un manque de civisme flagrant, les personnels des voiries dénonçant un peu partout les préjudices constatés dans les villes et villages où les regards sont obstrués par les détritus et toutes sortes d'objets censés être déposés dans les endroits réservés à cet effet. S'il est facile de mettre à l'index les gestionnaires des cités et des collectivités locales, que dire des citoyens dont beaucoup sont inconscients quand il s'agit de protéger les outils d'une hygiène collective? Dans une localité aurésienne, voici deux ou trois mois à peine, n'a-t-il pas fallu sceller les couvercles des fosses septiques pour mettre fin au vol qui était devenu un sport permanent? Et que dire des constructions anarchiques qui rognent sur les accotements et des promoteurs qui confondent des chaussées, à peine refaites, avec des pistes où les engins les plus rébarbatifs circulent sans aucune gêne? Qui respecte en vérité l'article 10 du décret 90/175 faisant obligation d'observer à partir de la route une servitude minimum de 35 mètres pour commencer les travaux de construction d'habitations et de 25 mètres pour les équipements? Cette règle fondamentale semble complètement ignorée par un grand nombre de nos collectivités. Et elle n'est pas la seule. à voir l'anarchie qui règne dans les cités, où de nombreux immeubles sont défigurés à coups de murs impromptus dressés dans les balcons, de passerelles destinées à échapper aux cages d'escaliers communes, et aux façades anarchiquement modifiées pour accueillir des fonds de commerce et des cabinets pour toutes sortes d'activité, tout cela dans un incroyable laisser-aller, on comprend qu'il ne faut guère s'étonner de voir, de temps à autre, Dame nature s'offusquer de tant d'indécence. La circulation «réouverte ce matin», selon le DTP Les équipes chargées de la réparation de l'affaissement du terrain au niveau de l'autoroute Ben Aknoun-Zéralda ont achevé la réparation du premier collecteur d'eau, tandis que les travaux sur le deuxième collecteur «avancent bien», a-t-on constaté hier après-midi. Les travaux de réhabilitation de la chaussée, fermée à la circulation depuis l'accident survenu vendredi soir, seront entamés une fois terminée la réparation du deuxième collecteur. «Les travaux de réparation du premier collecteur d'eau sont achevés, tandis que ceux du deuxième collecteur avancent bien», a expliqué le directeur des travaux publics (DTP) de la wilaya d'Alger, Abderrahmane Rahmani. Le remblayage du fossé sera «bientôt entamé», soit dès la fin des travaux de réparation du deuxième collecteur, permettant ainsi l'entame de l'opération de réhabilitation de la chaussée. «Aucune complication n'a été enregistrée pendant les travaux», et la réouverture de cet axe de la circulation se fera «d'ici demain matin».