On consomme souvent des compléments alimentaires sans parfois savoir leurs conséquences ? Ces compléments alimentaires sont des denrées alimentaires dont le but est de compléter le régime alimentaire normal. Ils constituent une source concentrée de nutriments ou d'autres substances ayant un effet nutritionnel ou physiologique, seuls ou combinés, commercialisés sous forme de doses, gélules, pastilles, comprimés, ampoules, ou encore sachets. Ces produits sont-ils attestés ? Bon nombre de fabricants de suppléments attribuent des propriétés (allégations) à leurs produits qui ne sont pas attestées par une recherche scientifique indépendante. Par ailleurs, on ne peut pas attribuer de propriétés de prévention, de traitement, ou de guérison d'une maladie. Il ne s'agit absolument pas de médicaments mais d'aliments. Peut-on justement avoir une idée sur ces produits que vous appelez aliments ? Ce sont généralement des protéines, acides gras et acides aminés. Les compositions à base d'acide gras comme les fameux oméga 3, issus d'huiles de poissons ou d'huiles végétales, connues pour leur action bénéfique sur l'humeur et le cœur. Au rang des acides aminés, on parle souvent de la créatine dont les effets sont controversés et l'usage est légal depuis peu de temps. Il y a aussi les plantes et préparation de plantes dont la liste est très large. La recherche à leur sujet étant très limitée. On se fie aux usages traditionnels pour choisir les plus adaptées. C'est la minceur qui draine le plus de références : thé vert pour brûler les calories, ou encore gingembre et radis noir pour se débarrasser des toxines. Quels sont les principaux effets recherchés par l'utilisation de ces compléments alimentaires ? Il y a d'abord, les antioxydants, vitamines C, E, et le zinc ; aussi, les effets minceurs, les drainants et les brulûres de graisses, «activateurs de bronzage» ou «préparateur de bronzage» à base de caroténoïdes et enfin les cocktails antifatigue mélangée à la gelée royale en passant par le ginseng et le guarana. Ont-ils des effets secondaires ? Bien entendu, il y a effectivement des effets secondaires engendrés par les compléments alimentaires. Il y a les risques cardiaques lorsqu'il s'agit d'une consommation excessive de compléments alimentaires, susceptible de provoquer des problèmes cardiovasculaires, en particulier ceux vendus sur internet. Il y a également les coupe-faims, la sibutramine qui augmente le risque de crise cardiaque et AVC. Un excès de vitamines D dans le sang qui pourrait augmenter le risque de fibrillation auriculaire par 2, 5. Il existe les risques de mortalité engendrés par l'utilisation de la plupart des compléments alimentaires, surtout ceux à base de fer. Visiblement, leurs effets sont plus négatifs que positifs ? Il faudrait juste savoir les consommer. Les compléments alimentaires sont parfois plus dangereux que le dopage. Ils sont également mis en cause dans l'apparition de cancer. L'utilisation à long terme de «bêta carotène», et d'autres suppléments alimentaires contenant des «caroténoïdes», pourrait augmenter le risque de cancer du poumon, plus spécialement chez les fumeurs. Les compléments alimentaires auraient non seulement un impact sur le cancer mais aussi sur son traitement. En effet, les compléments de vitamines C réduiraient l'efficacité thérapeutique des chimiothérapies. Les risques de problèmes osseux, un apport trop important en vitamine A peut augmenter le risque de fracture de la hanche. Risques pour les reins causés par les compléments alimentaires à base de riz rouge, destinés à faire baisser le taux de cholestérol, pour vous dire que le risque est gros. Qu'en est-il des compléments alimentaires chez les sportifs de niveau relevé ? Il faut signaler que ce sont les mêmes effets chez les sportifs de haut niveau. En plus, les dispositions réglementaires pour la fabrication et la vente de ces produits ne sont pas équivalentes à celles imposées aux laboratoires pharmaceutiques. La législation n'impose pas aux fabricants de compléments alimentaires de notifier sur l'étiquette ou la notice la présence d'une substance interdite par la réglementation antidopage, à la différence des médicaments qui, eux, présentent cette obligation. Ce dopage par les compléments alimentaires peut revêtir trois formes. Les hormones et pro-hormones vendues comme compléments alimentaires, l'introduction de stimulants dans ces produits. Y a- t-il du nouveau concernant le centre national antidopage ? Notre pays allait se doter d'une structure dédiée au contrôle antidopage. Ce projet a été initié par le ministère de la Jeunesse et des Sports, il y a de cela quelques années, malheureusement, il n'a pas vu le jour. Le contrôle s'effectue toujours à l'étranger, j'estime que des sommes importantes auraient pu être économisées. Avant les prochains Jeux méditerranéens de 2021, il serait temps de réfléchir à le relancer.