Les quelques quatre-vingts entreprises chargées de la réalisation des travaux de raccordement au réseau de gaz naturel au niveau de la wilaya de Tizi Ouzou ont décidé de geler leurs activités en raison de la non-régularisation de leur situation financière. Alors que les services de la wilaya tablent sur l'achèvement du plan quinquennal de raccordement au gaz de ville dans la wilaya à la fin 2017 pour atteindre un taux global de 98% de raccordement, voilà qu'une nouvelle donne risque de tout remettre en cause. Il s'agit de cette décision prise la semaine dernière par le collectif des entreprises chargées de la réalisation des travaux de gaz et d'électricité, qui consiste en un retrait des chantiers en cours de réalisation et surtout le boycott des appels d'offres émanant de la Sonelgaz et de ses filiales pour la réalisation de futurs projets de raccordement au gaz de ville sur l'ensemble du territoire de la wilaya. Une décision motivée par les nombreuses difficultés auxquelles font face les entreprises chargées des chantiers de réalisation des travaux de raccordement en gaz de ville, notamment celles liés à la non régularisation de leur situation financières auprès des organismes concernés. Réunies à la fin de la semaine passée en assemblée générale extraordinaire dans un hôtel de la ville de Tizi Ouzou, les quelques quatre-vingt entreprises concernées qui se regroupent au sein de l'Association nationale des entreprises en électricité et gaz (Aneeg), ont décidé à l'unanimité de geler toutes les mises en services des DP (distribution publique) sur l'ensemble des chantiers en cours de réalisation au niveau de la wilaya ainsi que le boycott des appels d'offres pour les futurs chantiers de gaz émanant de la Sonelgaz et de ses filiales et cela jusqu'à la régularisation de leur situation financière. «Nous ne pouvons plus continuer à travailler dans des conditions pareilles où nous n'avons reçu aucun centime de la part de la Sonelgaz. Certaines entreprises attendent depuis une année et rien n'est encore fait», s'insurge le chef d'une entreprise chargée de la réalisation de plusieurs chantiers de gaz au niveau de la wilaya. «J'ai remis les différentes factures à la Sonelgaz de Tizi Ouzou depuis le mois de mars dernier, et à ce jour, je n'ai reçu aucun centime. Je suis dans l'impossibilité de subvenir au moindre besoin de mon entreprise surtout que je suis obligé d'acheter du matériel nécessaire pour les travaux de raccordement au gaz. Figurez-vous que je suis dans l'obligation de recourir à des dettes afin de pouvoir payer mes travailleurs», ajoute un autre entrepreneur qui se dit décidé d'arrêter les travaux de ses chantiers jusqu'à ce que, ajoute-t-il, voir la Sonelgaz régler sa situation financière. «Nous sommes dans une situation qui frise la faillite et pourtant l'Etat ne cesse de rassurer les opérateurs économiques que la crise financière ne touchera pas les secteurs vitaux et que l'argent nécessaire pour la réalisation des travaux de raccordement au gaz est disponible dans les caisses depuis plusieurs années surtout que ce sont des projets inscrits dans le cadre du plan quinquennal 2010-204», ajoute notre interlocuteur qui se dit inquiet pour l'avenir de son entreprise mais aussi pour la suite du programme de raccordement au gaz de ville que les services de la wilaya tablent d'achever d'ici fin 2017. «Le programme national du gaz (PNG) qui devra toucher plus de 100 000 foyers au niveau de la wilaya risque tout simplement d'être compromis dans le cas où les services concernés, à savoir la direction de l'énergie et des mines ainsi que la Sonelgaz et ses filiales ne recourent pas dans l'immédiat à la régularisation de la situation financière antérieure des entreprises chargées des travaux», ajoute-t-il.