Tout porte à le croire, au vu des décisions prises hier après midi à l'issue de l'assemblée générale extraordinaire (Agex) de l'Aneeg (Association nationale des entreprises en électricité et gaz) tenue à l'hôtel Lalla Khedidja. Selon le bureau de cette association présidée par Lakhdar Madjene, « les entreprises engagées dans le programme national du gaz (P.N.G) rencontrent d'énormes et inextricables difficultés en raison de leur délicate situation financière « qui est dans le rouge depuis longtemps pour certaines », nous dira le président de l'Aneeg. En fait, ces entreprises, selon nos interlocuteurs, n'ont pas été régularisées depuis plus d'une année pour certaines et depuis plus de six mois pour d'autres, par leur partenaire, la Sonelgaz. Outre la menace de mettre la clé sous le paillasson, ces entreprises mettent en péril l'avenir de plus de 500.000 travailleurs qu'elles emploient. Pour se faire entendre, ces entreprises ont décidé de geler toutes les mises en services des D.P (distribution publique). « Nous ne pouvons même plus acheter les détendeurs et autres accessoires, qui coûtent quelque 5.000 DA, pour qu'un foyer puisse être alimenté », nous dira le Moudjahed Ahmed, le S.G de cette association. Ainsi, « ce sont quelque 7.000 foyers prévus d'ici la fin de cette année qui risquent de ne pas être alimentés en gaz de ville si cette situation financière venait à être maintenue en l'état des choses », soulignera de son côté Remila Hanafi, le vice président de cette association. Comme il a été aussi décidé de l'arrêt des travaux en cours et sur le reste à réaliser de ce PNG, soit quelque 1.700 Km pour une consistance physique de 100.000 foyers. Et , pour finir, ces entreprises ont décidé à l'issue de cette Agex de ne plus soumissionner pour les prochains avis d'appels d'offre émanant de Sonelgaz, leur partenaire contractuel, de ses filiales ou groupe. Selon Lakhdar Madjène, « ce n'est pas de gaieté de cœur que nous avons pris ces décisions, mais que faire lorsque vous n'avez même plus de quoi assurer le minimum pour vos ouvriers, voire même votre famille, par la faute du non paiement de vos travaux par la Sonelgaz. Nos entreprises se sont même endettées auprès des amis et proches pour achever leurs programmes, mais en contrepartie elles ne voient rien venir. Nous aimons notre pays, notre région mais cet amour a des limites et vivre d'eau et d'air pur ne suffit plus ». Pour l'Aneeg ce n'est pas seulement la sonnette d'alarme qui est tirée, mais un cri de détresse qui est lancé par près de quatre-vingt entreprises agissant dans la wilaya, sur les quelque 2.000 exerçant sur le territoire national. Pour Lakhdar Madjène, il reste « à espérer que le ministère de l'Energie, la Sonelgaz, ses filiales et groupes, les directions locales de l'énergie et les walis, qui ont tous été saisis par écrit, entendent le cri de détresse de nos entreprises. Il y va du développement de la région et du confort de ses citoyens. »