Toufik Zaïbat, «inventeur du remède miracle anti-diabète RHB dit «Rahmet Rebbi», qui ne cesse d'affirmer être diplômé en médecine de l'Université de Genève, n'a finalement aucune relation ni avec la médecine ni avec la recherche. Et c'est l'université de Genève qui vient de confirmer cela en démentant les propos du prétendu inventeur. «Aucune personne répondant au nom de Toufik Zaibet n'est diplômée de l'Université de Genève», a affirmé Céline Pellet, assistante de direction de cette université, en réponse à notre question relative au parcours universitaire de M. Zaibat. Cette révélation a en effet poussé ce dernier, qui s'est inventé une carrière de médecin inventeur, de reconnaître n'avoir pas obtenu de doctorat de cette université. Beaucoup de questions, en effet, s'imposent à propos de ce pseudo-inventeur qui a pu escroquer des milliers de patients en falsifiant des diplômes. Une hypothèse d'ailleurs avancée par certaines parties, dont l'ex-directeur général du groupe pharmaceutique Saïdal, Ali Aoun. «Cette personne est un falsificateur de diplômes et un escroc», a-t-il soutenu dans une déclaration à une chaîne privée. Le compliment alimentaire RHB, proposé aux diabétiques sous traitement, notamment sous insuline, a été mis sur le marché en novembre dernier après avoir reçu l'aval du ministère du commence et le feu vert du ministère de la Santé. Néanmoins, quelques jours seulement après le début de la commercialisation du «remède miracle» qui a fait naître en certains patients l'espoir de guérison, est retiré du marché à cause des risques avérés encourus par les malades qui l'aurait pris. La première victime était un diabétique de 75 ans, admis il y a quelques jours en urgence au service réanimation du CHU de Constantine dans un état comateux. Sans tarder, la Fédération des associations de diabétiques, qui a fait état de certaines victimes qui se trouvent dans un état critique suite à la prise de ce produit, a appelé les autorités concernées à arrêter sa vente. Finalement, il s'est avéré que le soi-disant complément alimentaire ne répond pas aux conditions et n'a même pas été soumis aux études cliniques ni au laboratoire national de contrôle des produits pharmaceutiques, encore moins aux textes juridiques. Comme pour le médicament, le complément alimentaire doit passer par plusieurs phases pour être validé. «Il faut respecter le cadre juridique de commercialisation et ce, en déposant un dossier concernant le produit et ses composants (…) au niveau du ministère de la santé», a expliqué, M. Aoun. Le ministère de la santé a nié catégoriquement sa responsabilité concernant l'autorisation de production et de commercialisation de ce complément alimentaire. Son premier responsable avait d'ailleurs déclaré, dimanche, qu'il ignorait qui était derrière cette procédure.