Le nouvel An amazigh a été célébré, ce jeudi à la commune de Béni-Snouss, wilaya de Tlemcen, dans toute sa dimension nationale, et la population snoussie n'a pas failli à sa tradition hospitalière pour transformer cet anniversaire en une véritable fête nationale. Les 48 wilayas ont participé aux festivités et c'est toute l'Algérie dans sa diversité culturelle, qui s'est retrouvée unie autour de l'un des constituants de l'identité nationale, à savoir l'amazighité. Les troupes folkloriques venues des quatre coins du pays ont entonné, en arabe ou en tamazight, des chants enracinés dans la mémoire collective et partagés avec ferveur par les milliers de visiteurs et la population locale. C'est en présence du ministre de la Jeunesse et des Sports, du wali, des autorités civiles et militaires de la wilaya de Tlemcen, du mouvement associatif et sportif et des représentants de la société civile, que le coup d'envoi des festivités a été donné au niveau de la grande artère de la ville d'El Khamis avant que toutes les troupes folkloriques et groupes musicaux ne convergent vers le complexe sportif de proximité, qui s'est retrouvé trop exigu pur contenir l'immense foule. Carnaval, cavalerie traditionnelle, danses populaires, chants kabyles, snoussis, chaouis, mozabites, rguibis, targuis… ont animé toute une matinée la vallée des Béni-Snouss, considérée comme un vivier des traditions séculaires. «Ce rassemblement de communion et d'unité ne fait que consolider notre patrimoine collectif à travers le jour de l'An amazigh, qui est le repère historique et identitaire de tous les Algériens», a affirmé le Wali de Tlemcen et de souligner «que cela permet aussi l'approfondissement de l'identité amazighe dans sa dimension nationale, et la consolidation de notre unité nationale loin de toutes les manipulations politiciennes». De son côté, le ministre de la Jeunesse et des Sports a prononcé une allocution en arabe et en tamazight, affirmant «que l'Algérie est encore plus forte dans sa diversité, et qu'il est temps de bannir la politique de la peur et de la division, car ce rassemblement vient de prouver que le peuple algérien est uni dans ses composantes identitaires». Les participants de toutes les régions du pays se sont exprimés, ensuite, pour réaffirmer cette unité mais certains d'entre eux n'ont pas compris le pourquoi du discours en français du ministre, après l'avoir prononcé en arabe et en tamazight, jugeant «que cette langue ne fait pas partie de notre identité nationale, surtout en cette occasion solennelle».Notons que tous les participants et les visiteurs ont été conviés à un couscous collectif.