Contre toute attente, Aigle Azur a annoncé, hier, l'annulation de «certains» vols supplémentaires programmés entre la France et l'Algérie au seuil de la période estivale. Faute d'autorisation de la direction générale de l'aviation civile algérienne (DGAC), l'autorité sous tutelle du ministère des Transports, trois airbus aux couleurs de la compagnie n'ont pu décoller vers l'Algérie entre lundi et mardi. Deux airbus devaient relier Paris Orly à Béjaïa, l'une des lignes les plus fréquentées de la compagnie. Un troisième, affichant complet, devait assurer la desserte Paris Orly-Oran. Prise au dépourvu, Aigle Azur s'est efforcée d'y pallier au pied levé. Les 650 passagers programmés sur les trois vols ont été «totalement pris en charge». 250 ont pu être acheminés vers l'Algérie à bord des vols normaux de la compagnie ou «via des compagnies partenaires». Des passagers ont été «hébergés» aux frais d'Aigle Azur dans l'attente d'une place. D'autres ont souhaité être remboursés, précise-t-on au service de presse de la compagnie. Aucune indication chiffrée n'était disponible de même source sur le nombre de vols supplémentaires touchés par la mesure d'annulation. «Seule une minorité» de vols supplémentaires sont concernés par la mesure. 7000 passagers ont été transportés du 22 au 24 juin 2009 entre les deux rives à bord des avions d'Aigle Azur. Des relations de confiance Le président-directeur général, Arezki Idjerouidene, se trouvait à Alger pour trouver une solution auprès de la DGAC. «Le programme de demain – jeudi 25 – ne comporte aucun vol supplémentaire, et d'ici là, nous espérons parvenir à une solution», selon une source d'Aigle Azur interrogée par Le Temps d'Algérie. «Confiante» par la nature des rapports qu'elle entretient avec la DGAC, la compagnie espérait, hier, «résoudre ce malentendu au cours des prochaines heures».Comme le prévoient les traités bilatéraux et les procédures organisationnelles en la matière, Aigle Azur a introduit une demande en bonne et due forme auprès de la DGAC algérienne. Soucieuse de s'y prendre au mieux, la compagnie a anticipé en déposant, le 25 janvier 2009, un programme de vols pour la «saison en cours». Ce programme a été conçu sur la base de l'accord aérien franco-algérien (modifié) de février 2006. Selon la compagnie privée française, ses dispositions ne prévoient pas de limite de capacité durant la période dite de «pointe» ou «haute saison». Celle-ci court du 15 juin au 15 septembre. Aigle Azur rappelle qu'elle met en place chaque année un «pont aérien» entre la France et l'Algérie. Objectif : «répondre à la forte demande» de la communauté algérienne établie en France et «désireuse de passer la période estivale en famille». «Contrairement aux années précédentes», une partie de la demande en vols supplémentaires introduite auprès de la DGAC algérienne est restée «sans suite», explique Aigle Azur, qui espère parvenir à une solution. Des cas similaires ont déjà été réglés de par le passé «grâce aux relations de confiance» qu'elle entretient avec l'autorité algérienne de l'aviation civile.