Le nombre des passagers de la compagnie aérienne Aigle Azur bloqués à Paris s'élève à 600 après l'annulation hier d'un troisième vol prévu à destination de la ville d'Oran. Cet ajournement est l'effet direct du refus de l'autorité de l'aviation civile algérienne d'accorder des autorisations à la compagnie Aigle Azur pour effectuer des vols supplémentaires. Selon un communiqué diffusé hier par la compagnie d'Arezki Idjerouidène, les procédures nécessaires pour l'obtention de ces autorisations de vols supplémentaires ont été accomplies normalement et conformément aux dispositions d'un accord aérien liant la France et l'Algérie. Comme tous les ans et depuis 7 ans, Aigle Azur a déposé dès le 26 janvier 2009, auprès des autorités compétentes, un programme de vols à destination de l'Algérie pour la saison en cours. Ce programme a été proposé conformément à l'accord aérien établi entre la France et l'Algérie, qui ne prévoit pas de limite de capacité durant la haute saison (15 juin-15 septembre) », lit-on dans le communiqué d'Aigle Azur. Mais visiblement il y a de l'eau dans le gaz. Ces responsables d'Aigle Azur ont affirmé en outre que la compagnie a depuis toujours mis en place un « pont aérien » entre la France et l'Algérie afin de répondre à la forte demande ponctuelle de places de la communauté algérienne établie en France. « Cette fois-ci, et contrairement aux années précédentes, certaines demandes de vols supplémentaires sur l'ensemble du programme déposé sont restées sans suite », précise la note diffusée hier par la compagnie Aigle Azur. « Cette situation n'était alors aucunement préoccupante, car des écarts mineurs ont déjà été régularisés par le passé au dernier moment », ajoute la compagnie Aigle Azur dans le même communiqué. La réplique du ministère des Transports ne s'est pas faite attendre et a promis que « la demande formulée par la compagnie aérienne Aigle Azur ainsi que celle d'Air Méditerranée, ayant introduit une demande de vols en sus de son programme régulier, connaîtront incessamment les suites qui leur seront réservées par l'Autorité de l'aviation civile algérienne », mentionne le département de Amar Tou, dans un communiqué rendu public hier, repris par l'Agence APS. Dans la foulée, le ministère fait comprendre que les relations aériennes entre l'Algérie et la France « sont régies par un accord qui prévoit un équilibre des fréquences de vols entre les deux pavillons algérien et français ». Cependant, les autorités algériennes ont précisé que « l'équilibre est déjà atteint avec une différence de 25% au profit du pavillon français dont la compagnie Aigle Azur ». Celle-ci, précise le communiqué du ministère, avait introduit une demande de 9 vols par semaine entre Oran et Paris. Laquelle demande « a été déjà satisfaite », si l'on tient compte des informations diffusées par le ministère de tutelle. Mais il semblerait que les déclarations faites la semaine dernière par le PDG d'Air Algérie, Wahid Bouabdallah, lors d'un point de presse à Alger, ne sont pas tombées dans l'oreille d'un sourd. Le premier responsable de la compagnie publique avait ouvertement critiqué Aigle Azur et reproché aux autorités de l'aviation civile algérienne de l'avoir quelque peu favorisée. Justement, le communiqué du ministère a fait savoir que « la nouvelle demande d'Aigle Azur (en supplément de la tolérance de 25% déjà consommés) était à l'examen en relation avec Air Algérie pour la sauvegarde de ses intérêts. Le ministère a estimé que les 650 passagers bloqués à Paris étaient victimes « de vols non autorisés qu'a commercialisés Aigle Azur, mettant ainsi l'Autorité de l'aviation civile algérienne devant le fait accompli ». La compagnie a rassuré hier que parmi les 650 passagers des 3 vols concernés (Béjaïa et Oran), qui ont été totalement pris en charge par Aigle Azur, plus d'un tiers des passagers (250) ont pu être « réacheminés » via Aigle Azur ou via des compagnies partenaires, d'autres ont été hébergés ou ont souhaité être remboursés.