La violence sévit toujours dans nos établissements scolaires tout en prenant, de plus en plus, des dimensions inquiétantes. C'était lors d'une séance plénière, organisée, ce jeudi, à l'Assemblée nationale populaire que la première responsable du secteur de l'éducation nationale a reconnu cette réalité : «Le phénomène de la violence en milieu scolaire a pris des dimensions alarmantes, ce qui influe négativement sur le climat en milieu éducatif», a soutenu, Nouria Benghebrit en répondant à une question d'un membre de l'APN. Cette réalité se traduit par la tendance de signalisation d'incidents et d'actes de violence qui ne cesse de se multiplier. à commencer par de simple acte verbal, mais prend, parfois, des tournures dramatiques. Le dernier incident remonte à deux jours où un élève a perdu la vie devant son école dans la wilaya de Skikda. âgé de 15 ans, le dénommé Boukarma Kamel, inscrit en quatrième année moyenne, a succombé, jeudi à ses blessures après avoir été violenté par un groupe de jeunes à l'entrée de son établissement. «Ce mal qui ronge nos écoles doit être éradiqué pour permettre à nos élèves de suivre une scolarité normale», ne cessent de réclamer les parents d'élèves. Pour ce faire, des mesures ont été prises par le ministère de l'éducation nationale, et ce, en collaboration avec d'autres départements comme celui du l'Intérieur et des collectivités locales. La prévention et la lutte sont parmi les prioritaires de son département, soutient- elle tout en soulignant «sa détermination à prendre en charge ce phénomène de façon globale et permanente». Et d'ajouter que «le contenu éducatif, basé sur la notion de citoyenneté, le civisme et les droits de l'enfant, joue un rôle non moins important dans la prévention contre ce phénomène. La lutte contre ce dernier exige aussi à faire face à la problématique de la déperdition scolaire». Et «l'accompagnement des élèves en difficulté scolaire figure parmi les mesures à même de faciliter le traitement du phénomène de la violence», préconise la ministre. Les clauses de la charte d'éthique Il est question, également, selon Mme Benghebrit de multiplier les formations notamment, en matière de médiation, de gestion des conflits, et l'écoute des élèves particulièrement en période d'adolescence au profit des fonctionnaires du secteur. Revoir le règlement intérieur des établissements éducatifs, appliquer la charte de déontologie du secteur, œuvrer à respecter les lois interdisant le recours à la violence, encourager la participation des élèves dans la vie scolaire et la mise en place de comités d'écoute, ce sont des mesures sur lesquelles l'accent a été mis. évoquant les mesures à caractère institutionnel, la ministre s'est référée à l'accord conclu, en 2015 entre son département et la DGSN. Une commission avait, en effet, été mis en place en vue «d'élaborer une convention portant mise en place d'un plan de lutte contre la violence en milieu scolaire et des dangers du monde virtuel», ainsi qu'un groupe de travail avec les partenaires sociaux installé en 2015. La même démarche avait été entreprise, une année après, avec le ministère de la Défense nationale et celui de l'Intérieur et des Collectivités locales et portant sur la mise en place de mécanismes communs en matière de sécurisation et protection de l'école de la violence, et la prévention des dangers que peuvent constituer la consultation de certains sites web, et ce à travers la formation des enseignants et la sensibilisation des élèves. La séance de jeudi était une occasion pour la ministre de rappeler aussi les missions de l'Observatoire national d'éducation et de formation qui a pour principal objectif la mise en place d'une stratégie nationale de prévention et de lutte contre la violence en milieu scolaire.