La ministre de l'éducation nationale a estimé qu'il faut multiplier les formations dans l'écoute des élèves, particulièrement en période d'adolescence. La violence menace sérieusement l'école. Ce phénomène qui prend de l'ampleur suscite des inquiétudes au plus haut niveau. La ministre de l'Education nationale, Nouria Benghebrit, n'a pas dissimulé ses craintes sur ce phénomène qui gagne le milieu scolaire. Intervenant jeudi dernier devant les députés, la ministre a affirmé que son département ministériel était soucieux de lutter contre la violence en milieu scolaire de façon «globale et permanente» à travers une série de mesures pédagogiques, organisationnelles et institutionnelles. «La prévention et la lutte contre la violence en milieu scolaire figure parmi les priorités du ministère», a-t-elle déclaré en réponse à une question orale d'un député. Mme Benguebrit a réitéré «sa détermination à prendre en charge ce phénomène de façon globale et permanente». Elle a reconnu, dans ce sens, que «le phénomène de la violence en milieu scolaire a pris des dimensions alarmantes, ce qui influe négativement sur le climat en milieu scolaire». L'hôte des députés a rappelé certaines mesures initiées par son département par le passé pour lutter contre ce fléau en citant en particulier «les contenus éducatifs basés sur la notion de citoyenneté, le civisme et les droits de l'enfant». Mettant l'accent sur l'impératif de lutter contre la déperdition scolaire, la ministre a fait savoir que l'accompagnement des élèves en difficultés scolaires compte parmi «les mesures à même de faciliter le traitement du phénomène de la violence». La ministre a estimé qu'il faut «multiplier les formations dans le domaine de la médiation, de la gestion des conflits, et l'écoute des élèves, particulièrement en période d'adolescence au profit des fonctionnaires du secteur». «Il est important de revoir le règlement intérieur des établissements éducatifs, appliquer la charte de déontologie du secteur, oeuvrer à respecter les lois interdisant le recours à la violence, encourager la participation des élèves dans la vie scolaire et la mise en place de comités d'écoute», a-t-elle soutenu. Autres mesures à caractère institutionnel, la ministre a indiqué la mise en place d'une commission intersectorielle (ministère de l'Education - Dgsn) en vue «d'élaborer une convention portant mise en place d'un plan de lutte contre le phénomène de la violence en milieu scolaire et des dangers du monde virtuel, ainsi qu'un groupe de travail avec les partenaires sociaux, installé en 2015». La première responsable du secteur a également relevé la signature en mars 2016 d'une convention avec le ministère de la Défense nationale et celui de l'Intérieur et des Collectivités locales portant sur la mise en place de mécanismes communs en matière de sécurisation et protection de l'école de la violence, et la prévention des dangers que peuvent constituer certains sites Internet, et ce à travers la formation des enseignants et la sensibilisation des élèves. Dans le même contexte, la ministre a mis en exergue les missions de l'Observatoire national d'éducation et de formation qui a pour principal objectif «la mise en place d'une stratégie nationale de prévention et de lutte contre la violence en milieu scolaire».