Les nouveaux partis politiques s'acharnent contre la loi électorale de 2016, notamment l'article 94 qui fixe les conditions d'élaboration des listes de candidatures. La disposition des 4% des suffrages exprimés lors d'une précédente élection pour pouvoir participer à une prochaine échéance les irritent au point où 17 partis ont constitué une alliance dans le but d'en obtenir l'annulation. L'Instance nationale des partis politiques, créée il y a une semaine, s'est adressée au président de la République, lui demandant d'intervenir en leur faveur. Ils ont appelé le président Bouteflika à intervenir «en usant de son expérience et de sa sagesse pour mettre un terme aux entraves dressées devant la plupart des forces politiques pour les empêcher d'exercer un droit constitutionnel, celui de participer à la compétition politique». «Au moment où de nombreux pays arabes et africains aspirent à réaliser davantage d'acquis démocratiques et suivent l'expérience algérienne dans le domaine du multipartisme et de la liberté d'expression, certaines parties ont élaboré la loi électorale de manière à servir leurs intérêts», ont-ils dénoncé dans leur courrier. Pour ces partis, dont Tribune de l'Algérie de demain, le Mouvement national pour la nature et le développement, le parti des jeunes démocrates, le Mouvement pour la jeunesse et la démocratie et le Front du militantisme national, le maintien de la condition relative à l'obtention de 4% des suffrages exprimés lors des dernières législatives pour participer aux prochaines législatives va à l'encontre des réformes politiques contenues dans la nouvelle Constitution. Pour protester contre ce qu'ils considèrent comme «une punition collective» et une «exclusion déguisée du champ politique», certains partis sont allés jusqu'à proposer de remettre l'agrément au ministère de l'Intérieur. En plus de la lettre au chef de l'Etat, les 17 partis composant l'Instance comptent interpeller le président du Conseil constitutionnel et celui de la Haute instance indépendante de surveillance des élections. Ces partis dénoncent l'injustice qui leur est faite en se basant sur les résultats d'une élection à laquelle ils n'avaient pas participé. En 2012, la majorité de ces partis n'existaient pas encore. De ce fait, ils ne peuvent satisfaire les deux premières conditions de l'article 94 de la nouvelle loi électorale, à savoir les 4% ou 10 élus locaux dans la wilaya où une liste de candidature est présentée. Ils sont contraints de recourir à la troisième option qui consiste en la collecte de 250 signatures d'électeurs de la circonscription électorale concernée pour chaque siège à pourvoir. Un véritable casse-tête.