Intermédiaire principal entre l'employeur et le demandeur d'emploi, l'Agence nationale de l'emploi (Anem) a réussi à insérer 488 165 chômeurs dans le monde du travail en 2016. Intervenant hier au forum d'El Moudjahid, le DG de l'agence, Mohamed Tahar Chaâlal, révèle une augmentation de 3% du taux d'embauche, comparativement à l'année 2015 (377 566, Ndlr). «Un bon signe», dit-il, d'autant que cette hausse intervient après divers changements au sein de l'Anem. Il s'agit notamment, cite-t-il, du renforcement de l'effectif, l'amélioration de l'outil de gestion et le développement du réseau. En outre, le demandeur est désormais appelé à s'inscrire sur le site de l'Agence pour introduire ses informations professionnelles et à se présenter «au moins une fois dans l'une des agences Anem pour confirmer l'inscription», souligne Chaâlal. Autant d'améliorations qui sont «d'un grand apport pour l'insertion des jeunes dans le secteur économique», s'est félicité l'intervenant qui notera que de 2012 à 2016, 1 487 641 demandeurs d'emploi ont été placés au sein des entreprises privées et publiques. Selon les statistiques annuelles de l'Agence, le secteur privé continue de dominer le marché du travail en Algérie avec 77% d'offres d'emploi. «359 488 propositions de postes de travail ont été exprimées par des entreprises privées contre 106 413 offerts émanant du secteur public», indique l'orateur, précisant que le secteur privé «continue de bénéficier de plusieurs avantages fiscaux». Toujours en langage de chiffres, l'invité du forum note que le secteur le plus demandeur de main-d'œuvre est celui de l'Industrie qui arrive en tête en 2016 avec 149 689 offres d'emploi, soit 32% de l'ensemble des propositions. Vient ensuite le secteur du BTPH qui a exprimé un besoin de 142 118 employés de l'Anem. En termes de placement dans le cadre du Dispositif d'aide à l'insertion professionnelle (DAIP), Tahar Chalal note une régression de 28% en 2016. Environ 68 287 personnes ont bénéficié de ce dispositif, dit-il, dont plus de 61% sont des femmes. «Une bonne nouvelle», s'est réjoui le DG de l'Anem, expliquant que si «le nombre de chômeurs recrutés dans le cadre du DAIP a diminué, cela expliquerait que celui du placement classique, c'est-à-dire le recrutement direct par des entreprises, a augmenté». Ce qui est vrai puisque le placement direct était en hausse de 9% en 2016, touchant 370 144 personnes. Parmi elles, 62% sont des jeunes de moins de 35 ans et 17% sont âgées de moins de 24 ans. Abordant les formations des demandeurs d'emploi, Tahar Chaalal indique que 21% (221 845) sont issus de la formation professionnelle, invitant dans ce sillage les jeunes sans diplôme à s'inscrire pour la prochaine session de la Formation professionnelle qui ouvrira ses portes fin février. Pour les universitaires, ils étaient 307 726 à s'être inscrits auprès des différentes agences de l'Anem à travers le territoire national. «J'appelle les universitaires à diversifier leurs formations pour avoir plus de chances de décrocher un poste de travail», a-t-il lancé, estimant qu'avec l'évolution du monde du travail, il est «utile de se former dans différents métiers pour solidifier une candidature». Concernant le nombre de demandes d'emploi déposées au niveau de l'Anem, il a fait savoir qu'au 31 décembre 2016, l'agence a enregistré 1 037 095 demandeurs d'emploi, dont 2% sont des primo-demandeurs. «Pas de favoritisme» Interrogé lors du forum sur la durée d'attente des candidats avant d'être appelés par une entreprise, le premier responsable de ladite agence assure que 93% des demandeurs obtiennent des réponses en moins d'un an. «Les 7% restants sont souvent des demandeurs qui n'ont aucune formation», précise-t-il. Toujours à propos des recrutements et en réponse aux nombreuses rumeurs sur de prétendus refus d'inscription de candidats par l'agence, Tahar Chalal remet les pendules à l'heure et assure : «nous ouvrons nos portes à tous les demandeurs qui seront appelés par ordre d'inscription». Il n'y a pas de «favoritisme», tranche-t-il.