L'Agence national pour l'emploi (ANEM) a enregistré durant l'année 2016 une progression de 3% de demandes d'emplois et une hausse de 5% d'offres d'emplois des entreprises, notamment les offres émanant du secteur industriel. Le directeur général Mohamed-Tahar Challal, qui était hier l'invité du forum d'El Moudjahid, a affirmé que son agence a réalisé 1 700 452 placements économiques (recrutements) entre 2012 et 2016, et prévoit le placement de 400.000 autres sur le marché de l'emploi en 2017. L'Anem a ainsi fixé un objectif de réaliser 40.000 placements en contrat de travail aidé (CTA) et 85.000 en dispositif d'aide à l'intégration professionnelle (DAIP), le reste ça sera des placements classiques pour boucler les 400.000 recrutements. L'invité du forum d'El Moudjahid a affirmé devant l'assistance que son organisme a enregistré 1.037.095 demandes d'emplois en 2016, précisant que la grande majorité des demandeurs sont de sexe masculin et âgés de moins de 35 ans. Et d'indiquer que 30% des demandes sont issues de l'enseignement supérieur et 21% sont issues de la formation professionnelle. Il a regretté le fait que son agence reçoit des demandes d'emploi sans aucune qualification, affirmant que l'ANEM oriente automatiquement ces demandeurs vers le secteur de la formation professionnelle, ce qui leur donne plus de possibilité de décrocher un poste d'emploi. Il a rappelé dans ce sens que les inscriptions dans le secteur de la formation sont ouvertes sur le site du MFEP, à partir du 18 février. En ce qui concerne les universitaires qui ont formulé des demandes et qui n'arrivent pas à avoir un poste de travail, le DG de l'ANEM précise que certaines spécialités ne répondent pas aux besoins du marché. Il cite ceux qui ont fait archéologie, philosophie, Maths, ou anglais. Il a appelé justement, ces universitaires à aller vers d'autres formations supplémentaires pour s'adapter au marché de l'emploi. L'Invité du Forum d'El Moudjahid a affirmé, par ailleurs, que le secteur de la fonction publique n'est plus perçu comme un vecteur d'emploi, expliquant que l'on assiste à un véritable renversement de tendance. Les chiffres confirment justement ce renversement de situation : sur 465.901 offres d'emploi enregistrées en 2016, 359.488 émanent du secteur privé soit 77%. Et 106.413 offres émanant du secteur public, soit 23%. Il a également souligné que les offres émanant du secteur industriel et ceux émanant du secteur des services sont en hausse par rapport aux offres émanant de secteur du BTPH. C'est ainsi que 34% des offres sont formulées par le secteur des services, 32% émanent du secteur de l'industrie et 31% du secteur du BTPH. Le DG de l'ANEM a tenu à préciser qu'entre l'offre et la demande, 60.000 demandes ne trouvent pas parfois preneurs. Mais souligne-t-il, la majorité des demandes sont parfois vivantes et d'autres sont parfois annulées par les entreprises. Evoquant l'emploi dans les wilayas du Sud, M. Chalal a indiqué qu'il n'y a aucun problème en matière d'offres d'emplois et de placements. Seulement, précise-t-il, certains demandeurs d'emploi dans les wilayas du sud du pays préfèrent des postes dans les entreprises pétrolières que dans le secteur économique, a-t-il souligné. Augmentation du taux de chômage : Explication de Challal Pour le DG de l'ANEM, la hausse légère du taux de chômage en Algérie, qui avait atteint en septembre 2016, 10,5%, alors qu'il était de 9,9% en avril de la même année, selon l'Office national des statistiques, est une augmentation tout à fait normale. Il a regretté dans ce sens, la mauvaise lecture voire l'analyse des données brutes sans traitement des données ou sans une analyse comparative, «il faut éviter le raccourci», a-t-il recommandé. M. Challal a précisé que généralement les demandes et les offres d'emplois connaissent une baisse sensible à partir du mois de septembre jusqu'au mois de janvier, et reprennent à la hausse à partir du mois d'avril. C'est ce qui explique cette hausse et baisse légère du taux de chômage, enregistrée entre le mois d'avril et le mois de septembre, selon ses propos.