C'est sur fond de disparition d'un de ses candidats qui n'a pas donné signe de vie, pour rappel, depuis quinze jours, que le FLN a effectué hier sa première sortie publique à l'occasion d'un meeting animé par son secrétaire général, Djamel Ould Abbès, au Théâtre régional de Béjaïa. Le secrétaire général du FLN, qui est arrivé sous bonne escorte policière, a pris la parole dans une salle de théâtre bondée de militants gonflés quelques minutes plus tôt par l'intervention du maire de Béjaïa et candidat à la députation, Hamid Merouani. Djamel Ould Abbès a, de prime abord, évoqué le passé glorieux de la région, en remontant jusqu'aux phéniciens qui ont fait de l'antique Saldae un riche comptoir, dira-t-il. Il a notamment rappelé que Béjaïa a abrité le destin de l'Afrique du Nord, par son rang de capitale des Hammadites. Et à ce titre, a souligné Djamel Ould Abbès, la Kabylie a le devoir de défendre l'unité nationale. «De toute manière, ceux qui ont pour funeste projet de diviser le pays doivent d'abord passer sur nos corps», a averti le patron du FLN. L'orateur a rappelé, à ce propos dans son speech que c'est Krim Belkacem, un natif de Kabylie, qui a paraphé pour la partie algérienne les accords d'Evian consacrant l'indépendance de ce grand pays qu'est l'Algérie. C'est ce même FLN qui a libéré le pays qui a pour mission aujourd'hui de défendre cette indépendance. Une indépendance nationale dont le FLN est le seul dépositaire, soutient par ailleurs le secrétaire général du FLN. Le secrétaire général du FLN, qui a affirmé que le FLN fait du dialogue avec tous les algériens un principe, avertit cependant que celui-ci ne pourra en aucun cas concerner l'indivisibilité du pays. «Nous ne céderons pas un seul pouce de ce vaste territoire», prévient-il dans une allusion au projet des activistes du MAK. Dans le second volet de son allocution, Djamel Ould Abbès a fait appel à tout son légendaire populisme pour faire des promesses pour le moins cocasses. Il s'est, en effet, engagé à nommer cinq ministres originaires de Béjaïa dans le cas où son parti gagne la majorité à l'APN. «C'est de cette manière que sera consacré l'équilibre politique régional», arguera-t-il. Il a d'autre part rassuré les présents sur la question du CHU qui est «définitivement réglée». Le patron du FLN a cependant évité soigneusement de répondre aux accusations qui pèsent sur son parti à Béjaïa, lequel aurait opéré des changements dans sa liste après son dépôt officiel à la Drag. Des candidats indiscrets ont, effet, révélé au Temps d'Algérie en marge du meeting qu'«un candidat classé en troisième position a été carrément éliminé au profit d'un autre qui ne figurait même pas sur la liste pendant qu'un autre a été rétrogradé en conséquence». La semaine passée, le FFS a accusé, faut-il le rappeler, publiquement lors d'un meeting, des responsables de services de la wilaya d'avoir effectué ce remplacement. Enfin, la question du candidat disparu a été survolée au terme de l'allocution du secrétaire général du FLN qui a souhaité que Said Djouder - candidat porté disparu ndlr - retrouve sain et sauf sa famille.