Jamais une campagne électorale à Béjaïa n'a été aussi triste, morose et agitée. Moins d'une semaine après son démarrage, la campagne électorale officielle pour les législatives du 4 mai s'est singularisée par des faits inquiétants touchant directement les partis politiques. Il y a d'abord la disparition d'un candidat du Front de Libération nationale, en l'occurrence Saïd Djouder, qui n'a toujours pas donné signe de vie depuis le 30 mars dernier. Puis le décès d'un autre candidat du rassemblement national démocratique. Rida Bendiab était classé troisième sur la liste du RND à Béjaïa. Ces deux événements ont mis en émoi toute une classe politique dans une conjoncture de campagne électorale, qui tarde à prendre son rythme de croisière. Hier, le secrétaire général du FLN Djamel Ould Abbès était à Béjaïa pour un meeting électoral, qui a eu lieu au TRB, dans une ambiance lourde et triste. Ould Abbès, qui devait se rendre à Béjaïa le 28 du mois en cours a dû avancer sa sortie politique en raison de la disparition de l'un des candidats sur la liste de Béjaïa pour les joutes du 4 mai. Ould Abbès s'est rendu au domicile de Saïd Djouder pour rassurer sa famille de son soutien et celui de tous les cadres et militants du parti. Par ailleurs, le FLN retarde toujours sa campagne électorale Venu soutenir la liste de son parti drivée par Smaïl Mira, le maire de la commune de Tazmalt, Amara Benyounès a plaidé dans un meeting pour un vote massif le 4 mai prochain pour la liste du MPA. «Il faut mobiliser toutes les forces démocratiques du pays pour faire barrage aux islamistes», a-t-il déclaré. Il s'agit pour le président du MPA de consolider la démocratie dans le pays. Estimant que «le boycott n'est pas une solution», le président du Mouvement populaire algérien s'est étalé dans son discours électoral sur «la jeunesse, l'économie et surtout la paix sociale», trois thèmes qui ne peuvent que «propulser le développement et l'économie», insistant par la même occasion sur la valeur du travail. «La Kabylie a besoin d'investissement pour résorber le retard accumulé», dira-t-il en invitant les jeunes à «arrêter de fermer les routes», Benyounès affirmera que «50% des candidats ont un niveau d'études primaires! On aurait eu au moins 95% de candidats ayant le niveau universitaire.» Le FFS, de son côté ne rate aucune occasion pour fustiger l'administration. Après les graves accusations proférées par Chafaâ Bouaiche, candidat FFS à la députation, selon lesquelles le Drag et le FLN de Béjaïa se seraient arrangés pour changer la liste du parti en dehors des délais légalement impartis, le FFS, par la voix de sa fédération, s'en est pris au chef de la daïra d'Amizour avec des termes durs et affligeants, dans une déclaration rendue publique hier, l'accusant «d'arracher les affiches officielles et les portraits d'Ait Ahmed». «Ce personnage, qui a normalement beaucoup à faire pour le développement de la commune s'est permis une intrusion brutale dans le déroulement de la campagne sous prétexte de lutter contre l'affichage anarchique», s'indigne la fédération FFS de Béjaïa, expliquant que «le chef de daïra a fait dans la provocation délibérée en direct en conduisant une équipe d'employés communaux pour procéder à l'arrachage sauvage des affiches électorales». La fédération FFS de Béjaïa rappelle qu'elle «a déjà mis en garde les autorités et le wali contre les dérapages qui risquent d'être provoqués par ces comportements de voyou indignes de la fonction de représentant de l'etat».