C'est en représentant officiel de l'Etat plutôt qu'en secrétaire général d'un parti en compétition électorale aux législatives du 4 mai prochain que Djamel Ould Abbes a animé, jeudi, un meeting organisé par le FLN à la maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou. Intervenant devant un parterre composé essentiellement de veuves et de filles de chahids installées dans la salle depuis 11h pour assister à ce meeting prévu à 14h30, Djamel Ould Abbes n'a pas hésité de s'engager à accorder, au nom de l'Etat, plusieurs projets déjà promis de longue date mais remis en cause dans le cadre de la politique d'austérité prônée par le gouvernement, et ce, sans offusquer ses élus nationaux et locaux. "Je vous promets un 2e CHU et un complexe mère-enfants pour Tizi Ouzou, je m'engage à équiper la polyclinique de Timizart, à réaliser un nouveau CEM à Azazga, un hôpital 60 lits à Mâatkas, à réhabiliter le campus universitaire qui nécessite 49 milliards et à débloquer l'habitat rural pour 22 communes", a déclaré, au cours d'un discours de 22 minutes, le secrétaire général du FLN qui, pour donner du crédit à ses promesses, a rappelé que le gouvernement étant majoritairement du FLN, il peut intervenir auprès de ses ministres pour concrétiser ces projets. "N'oubliez pas que c'est le FLN qui a combattu la France et c'est le FLN qui a libéré le pays. Le FLN c'est l'Etat. C'est la colonne vertébrale du pays. Sellal c'est le FLN, et la plupart des ministres sont du FLN", a-t-il assuré, confondant ainsi le FLN révolutionnaire et le FLN du pouvoir. Le reste de son meeting, Djamel Ould Abbes l'a consacré à surfer, en premier lieu, sur la fibre identitaire en essayant de prononcer, en kabyle, quelques mots restés incompréhensibles, en annonçant qu'il suit des cours en tamazight et en présentant l'officialisation de tamazight comme une prouesse du président Bouteflika. À Béjaïa où il a poursuivi, hier, sa campagne électorale, Djamel Ould Abbes a renouvelé sa promesse électoraliste d'apprendre tamazight. "Je vais apprendre tamazight à domicile", a-t-il soutenu, avant d'enchaîner sur l'histoire ancienne et contemporaine de la région, déclarant notamment que "Béjaïa est liée par l'histoire avec toute l'Algérie et l'Afrique du Nord. Elle est un symbole de la civilisation, du savoir et de la culture." Parlant de l'ambition de son parti, il dira que le FLN est confiant quant aux élections. "On sera la première force politique dans la région", déclare sur un ton sûr. Il est vrai que le FLN dirige l'APC de Béjaïa depuis au moins deux mandatures, même s'il n'a pas la majorité absolue. "Le FLN est le parti de l'Etat. Il est sa colonne vertébrale", a-t-il encore martelé. Par ailleurs, Ould Abbes parlera avec insistance de son statut d'ancien moudjahid et d'ancien condamné à mort comme s'il voulait répondre à l'ancien moudjahid, Abdelkader Abid dit El-Berchi, qui, dans une tribune, publiée dans la presse, a remis en cause son passé révolutionnaire en contestant sa qualité de moudjahid et de condamné à mort dont il s'était prévalu. Après son meeting, le secrétaire général du FLN s'est rendu au domicile de la famille du candidat aux législatives de son parti, Saïd Djouder, porté disparu mystérieusement depuis le 30 mars dernier. S. LESLOUS/L. OUBIRA