Les électeurs turcs se sont rendus aux urnes, hier, pour le vote sur la réforme constitutionnelle proposée par le président Erdogan.Les partisans et opposants à la réforme ont afflué aux bureaux pour s'exprimer sur ce qui est qualifié d'avenir de la Turquie. Hier, dans l'après-midi, les premiers résultats indiquent que les partisans d'Erdogan ont triomphé. La réforme constitutionnelle propose le renforcement des pouvoirs du président et annule le poste de premier ministre, accordant au chef d'Etat la latitude de nommer et d'exclure les ministres. Les opposants à la réforme constitutionnelle craignent la consécration de l'autoritarisme d'Erdogan, déjà accusé de dictature par ses adversaires politiques. Recep Tayyip Erdogan a accompli son devoir électoral hier, et affirmé que ce vote était important et allait définir l'avenir de la Turquie. La participation devrait être importante, comme à chaque élection en Turquie, d'après lui. Toute la Turquie n'est pas d'accord pour le renforcement des pouvoirs d'Erdogan. Le camp des partisans du président a plaidé la cause de la réforme constitutionnelle, disposant de davantage de moyens matériels que ceux des opposants au renforcement des pouvoirs d'Erdogan, d'après des titres de presse. C'est au lendemain du coup d'Etat raté qu'Erdogan a proposé une réforme constitutionnelle, consacrant le renforcement des pouvoirs du président. Un prétexte, d'après les opposants à la réforme, pour être le seul à gérer le pays et écarter toute concurrence. Les opposants à la réforme notent que depuis le coup d'Etat raté, 60 000 personnes ont été démises de leurs fonctions, interpellées et emprisonnées. Ces personnes sont accusées par Erdogan d'être partisanes du religieux Fethullah Gulen impliqué, d'après lui, dans le coup d'Etat raté. La Turquie a réclamé à Washington l'extradition du religieux, qui nie son implication dans le putsch. Des milliers de militaires comptent parmi les personnes révoquées et emprisonnées. La communauté mondiale a exigé un procès équitable pour les personnes accusées d'être impliquées dans le coup d'Etat raté. Un premier procès de 300 militaires accusés s'est déroulé il y a quelques semaines, tandis que le religieux Fethullah Gulen a été condamné à la perpétuité. Alors que les Turcs ont été appelés à se prononcer ce dimanche lors d'un référendum historique sur une réforme constitutionnelle visant à renforcer les pouvoirs du président Recep Tayyip Erdogan, les données préliminaires signalent que le «oui» serait en tête. Le «oui» est en tête du référendum sur l'élargissement des pouvoirs présidentiels en Turquie, selon des résultats partiels diffusés dimanche par la chaîne NTV. A ce stade, un quart des bulletins a été décompté, et la majorité des Turcs s'est prononcée en faveur de la réforme constitutionnelle. 55 millions d'électeurs turcs étaient appelés dimanche à se prononcer sur une série d'amendements constitutionnels visant à remplacer le régime parlementaire par un régime présidentiel qui permettrait au président Recep Tayyip Erdogan d'élargir son pouvoir exécutif, le poste de Premier ministre étant supprimé, et de rester au pouvoir au moins jusqu'en 2029. Le chef d'Etat turc a voté ce matin à Istanbul, le Premier ministre Binali Yildirim à Izmir, tandis que le ministre des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu a voté dans sa ville natale d'Antalya. Les dirigeants des principaux partis d'opposition, Kemal Kilicdaroglu du Parti républicain du peuple et Devlet Bahceli du Parti d'action nationaliste, ont voté à Ankara. Trois morts près d'un bureau de vote Alors que les Turcs se prononcent ce dimanche sur une réforme constitutionnelle, deux personnes ont été tuées suite à des heurts près d'un bureau de scrutin référendaire. Au moins trois personnes ont été tuées dans une bagarre qui a eu lieu près d'un bureau de vote dans la ville turque de Diyarbakir, a informé dimanche 16 avril l'agence de nouvelles turque DHA. Selon les informations, le conflit a éclaté entre deux familles venues pour se prononcer lors du référendum sur les amendements à la Constitution turque. Des «divergences politiques» seraient à l'origine du drame. 55,3 millions de citoyens turcs sont invités à voter dans 167 140 bureaux de vote ouverts à travers le pays. Les électeurs pourront voter de 04h00 GMT à 13h00 GMT dans l'est de la Turquie, et de 05h00 GMT à 14h00 GMT dans le reste du pays. En outre, 461 bureaux de vote ont été ouverts dans les prisons. Les citoyens turcs vivant à l'étranger ont voté lors d'un scrutin anticipé. Les autorités turques proposent, en cas de triomphe, de faire 18 amendements à la Constitution du pays. Il est notamment prévu d'étendre les pouvoirs du Président et de passer d'une forme de république parlementaire à une république présidentielle. En triomphant au référendum sur la réforme constitutionnelle, Tayyip Erdogan, accusé de dictature par ses opposants, régnera seul sur la Turquie.